Commentaire de ddacoudre
sur Faut-il moraliser le capitalisme ?


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ddacoudre ddacoudre 21 octobre 2008 22:14

bonjour JL
tu as pris un sujet bien difficile. surtout que l’on ne moralise pas le capitalisme qui n’est qu’une forme d’organisationde la production de bien lié à son industrialisation, et le marché n’est qu’un faux prétexte pour ne pas se poser les problèmes d’éthiques que soulèvent nos relations d’échanges.

je te joint ce que j’avais écrit en son temps.

71- Le capitalisme peut-il être un vecteur de l’évolution, et comment ?

 

A force d’avoir crié haro idéologiquement sur le capitalisme, nous en avons oublié qu’il est une forme associative de monnaies dispersées, d’énergies cumulatives. Pour un enfant nous disons, il se fait une tire lire, un ménage familial des économies ou épargne, et l’industrie capitalise. De la sorte que c’est moins le cumul de monnaie qui pose problème, que de savoir qui la détient, comment elle se répartit ou se comptabilise au travers de nos organisations et relations économiques lesquelles permettent à certains de pouvoir imaginer redevenir ces dieux tombés du ciel.

 

Le capitalisme peut-il être un vecteur de l’évolution…

 

Pouvons-nous regarder le système capitaliste et son organisation monétariste, comme un vecteur de l’évolution humaine ?

Pour répondre à cette question je vous invite à repenser au processus d’invariance d’échelle (note 173) et à imaginer les humains comme des cellules. Ces cellules humaines, par nécessité où par sens de la propriété en vu de posséder ce qu’elles produisent, se sont regroupées dans une organisation cellulaire ou société cellulaire. Organisation fabriquant des enveloppes protectrices que l’on appelle les frontières d’États qui leur offrent la protection d’une zone de ressource, mais également qui les isolent des autres groupes de cellules identiques à elles.

Dans leur isolement elles développent des spécificités internes qu’elles considèrent comme étant leurs caractères culturels, leurs ADN culturels. Pourtant, il survient un moment où ces organisations cellulaires doivent évoluer, car leurs cellules prolifèrent. Et leur évolution va dépendre du message qu’elles auront développé, de la structure qu’elles auront prise, et des moyens d’expansion qu’engendrera son organisation cellulaire, en quelque sorte leur ARN culturel, celui qui s’assurera que les ordres qui seront donnés pour former le nouvel ADN soient bien conformes à ceux qu’a mémorisé l’ARN (nous appelons cela la colonisation).

Ainsi, nous pouvons considérer que l’ADN est la représentation de l’organisation cellulaire humaine, et qu’il se compose de la diversité culturelle, à laquelle l’ARN veillera, en faisant en sorte que le message soit toujours le même, pour que la duplication cellulaire soit toujours identique et recompose la même diversité culturelle. Si nous rapportons cette construction analogique au système capitaliste et que nous considérons que ce système est l’ADN, il convient de rechercher ce qui constitue l’ARN qui lui permet de reproduire toujours le même schéma. De sorte que si nous voulons que le capitalisme se socialise, ce n’est pas à ses masses monétaires qu’il faut toucher, puisque celui-ci et l’ADN qui se recompose en fonction du message structurel, mais à ce qui veille au respect des ordres qui l’organise, c’est à dire son ARN.

Et ce qui veille à cela n’est rien d’autre qu’une codification que nous appelons le plan comptable, le schéma structurel dans lequel nous avons enfermé, codifié nos relations sociales après les avoir qualifiées (qualification mesurable).

Un plan comptable qui a formalisé au fil du temps nos relations économiques, et les conditionne. 

Ainsi, quoique nous puisions faire ou développer comme idéal, si nous l’inscrivons dans une structure dont la fonction est de faire de l’argent, et de définir comment il se ventile, nous n’aurons donc en rien modifié dans le système capitaliste de ce qui nous chagrine ou nous souci. Ce qui nous souci étant que tous ceux qui concourent à la richesse s’en trouvent, dans un tour de rôle d’espérance, inégalement pourvus, voir exclus. Pour poursuivre l’analogie, nous savons que ce sont les enzymes qui vont structurer la fiabilité de l’ARN messager, et cet enzyme ou ces enzymes qui vont élaborer l’ARN messager c’est nous, sous-tendus par un mandant qui est notre égocentrisme que nous avons codifié dans des règles moralisatrices sociétales.

Ainsi cet ADN monétariste qui prolifère, produit des déchets et empoisonne en les rejetant dans son environnement toutes les autres espèces et menace la planète Terre, tout en présentant son ARN comptable comme seul messager valable du message initial (l’inné), en s’appuyant sur les lois naturelles.

Le système capitaliste peut donc, tout en conservant l’utilité de concentration du capital, se comptabiliser de manière différente et donc se trouver un rôle socialisant, sans passer par la forme étatique concentrationnaire qu’ont connu les pays socialistes, . Il suffit pour cela que nous codifions différemment notre égocentrisme, pour que dans le plan comptable l’activité humaine ne soit pas une charge mais une richesse. Pour que le travail ne soit pas un coût mais un produit, pour que ce ne soit pas nos projections égocentriques « instrumentalisés » qui nous dirigent seulement, mais aussi la raison de notre intelligence.

Ainsi, ce langage commun commercial produit d’une réalité de nos relations sociales productrices est devenu un « organisme » fictif ou abstrait "le marché", qui nous dirige par notre entremise soumise à son ARN comptable.

J’aurais pu choisir une autre analogie se rapprochant de l’analyse psychanalytique. Notamment le fait que la projection à laquelle se livre notre pensée ne fait que reproduire les mêmes schémas dans tous les champs que nous avons sériés, et donc dans celui de l’économie, que je définis comme la qualification mesurable de notre activité sociale . Nous devrions donc y retrouver tous les tabous et totems recomposés, corrigés de l’apport scientifique, avec la même ignorance de la « structure interactive » qui génère notre régulateur naturel que nous ne cernons pas.

 

En conséquence, le système capitaliste et son vecteur la monnaie sont bien devenus des déterminants de notre évolution, car ce système capitaliste se comporte comme un organisme vivant, dont nous constituons les éléments contrôlés qui le nourrissent, organisme capable d’engendrer une évolution de notre espèce.

 

… et comment ?

 

Comment ? En modifiant l’écosystème au-delà de celui qui est déjà déterminé du fait même de l’évolution de notre planète et qui a donné naissance aux espèces qui nous ont précédées. Ainsi, le système capitaliste est en passe d’anticiper la venue du successeur de l’homo sapiens sapiens par les modifications environnementales qu’il engendre, par la technologie mise en œuvre, de part les tensions nerveuses auquel il soumet ses acteurs, et de part sa mutation postindustrielle où c’est lui qui définit et vend les besoins en se justifiant des raisons du marché, y compris ce que je voulais surtout souligner, la tendance à l’eugénisme, à la capacité de pouvoir modifier les caractères innés .

Cela pour obtenir le maximum d’un symbole de richesse, la monnaie, bien qu’il lui manque quelque chose que nous lui avons abandonné, la conscience de soi, d’appartenir à une espèce. Conscience d’appartenir à une espèce qui s’acquiert par une structure épuisante auto régulatrice, l’éducation de l’incertitude de la raison, laquelle impose d’apprendre sans cesse pour vivre les réalités de notre image.

 

 Nous assistons donc à un phénomène de rétroaction auto régulateur d’un système abstrait, et s’il doit y avoir un débat d’idée, ce n’est pas : « allons-nous utiliser une organisation individuelle ou collective pour nous enrichir, mais où voulons nous aller, et comment ? ».


cordialement. excuse pour la longueur.

 


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