Commentaire de Le péripate
sur Faut-il moraliser le capitalisme ?


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Le péripate Le péripate 22 octobre 2008 16:21

 Je crois que je suis trop gentil de répondre à une invitation au dialogue qui commence par faire des hypothèses peu flatteuses sur ma santé mentale. 

Connaissez vous le terme de "cohérence" ? En science, c’est le strict minimum. Bien qu’insuffisante, la cohérence est indispensable. L’autre condition, c’est de répondre aux questions que pose le réel. A toutes les questions. Qu’une seule observation contredise la théorie, il faut ou abandonner la théorie, ou la revoir. Si, et seulement si, ces deux conditions sont remplies, on peut éventuellement faire des pronostics.
Dans cet effort vers la vérité, ce sont les erreurs qui guident, car seule l’erreur est identifiable.

A ce jour, la doctrine la plus cohérente en philosophie politique (ou économie en tant que théorie de l’action humaine) est celle de l’école autrichienne, libertarienne ou anarcho-capitaliste, comme vous voudrez. C’est mon point de vue, et, bien sûr, je ne contrains personne à penser la même chose (j’en serais bien incapable).

C’est donc une théorie de la violence de l’état. Il n’est donc pas étonnant que j’interprète le Taser comme une violence. Cohérence. Ce qui vous trouble, c’est que vous m’interprétez comme un neo-conservateur. Que vous confondez neo-conservatisme et libéralisme. Je comprends : j’ai vécu cette erreur intellectuelle pendant des années.
Donc, je teste la validité de cette théorie au moyen des observations que tous faisons sur le monde. Pour l’instant, ça marche plutôt bien. Avec des corrections. Comme de comprendre, par exemple, que Friedman est plus un partisan du marché qu’un libéral cohérent, qu’il est un étatisme monétaire. C’est un effort, pas une révélation.
Alors, et les pronostics ? Sans trop de risques, on peut dire que les interventions d’aujourd’hui des états seront les problèmes de demain. Comme les problèmes d’aujourd’hui résultent des interventions d’hier. Sans trop de risques, de dire que l’on peut éventuellement, et dans le meilleur des cas, retarder l’apparition d’un problème, retarder le chaos, mais que plus il est retardé, comprimé en quelque sorte, plus son retour est violent.
Alors, logique "diabolique" ? Seulement pour qui ne perçoit pas la cohérence.

J’ai aussi lu le post sous celui de Sébastien. La question de la concurrence pure et parfaite est une théorie des libéraux classiques, ou neo-classiques, qui a été très vivement critiquée par l’école autrichienne. C’est une hypothèse inutile. Et si le libéralisme devait forcément intégrer cette notion, il serait cohérent de renoncer au libéralisme. Ce que vous pointez très justement. Mais cette question dépasse largement ce qu’un post peut contenir.
Je souhaite rajouter un mot sur "la gauche" et "la droite". Mon histoire intellectuelle est à gauche. ll est clair que je ne me reconnais plus dans cet espace, devenu trop étroit. Sauf si on revient à l’origine de cette distinction : à droite, les partisans du Roi, à gauche, les opposants. Selon cette définition, il n’y a pas plus à gauche qu’un libertarien, anarcho-capitaliste, ou simplement et authentiquement libéral, comme vous voudrez.

Je suis un opposant au Roi. Métaphoriquement, bien sûr.

Et toujours disposé au dialogue.



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