Commentaire de Courouve
sur Dieudonné, triste con


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Senatus populusque (Courouve) Courouve 30 décembre 2008 11:33
L’historien François Furet écrivait le 30 septembre 1996 :
 
« Rien n’est pire que de vouloir bloquer la marche du savoir, sous quelque prétexte que ce soit, même avec les meilleures intentions du monde. C’est d’ailleurs une attitude qui n’est pas tenable à la longue, et qui risquerait d’aboutir à des résultats inverses de ceux qu’elle prétend rechercher. C’est pourquoi je partage votre [celle de Nolte] hostilité au traitement législatif ou autoritaire des questions historiques. L’Holocauste fait hélas partie de l’histoire du XXe siècle européen. Il doit d’autant moins faire l’objet d’un interdit préalable que bien des éléments en restent mystérieux et que l’historiographie sur le sujet n’en est qu’à son commencement. »
 
Le catalogue informatisé de la BnF, la base BN-Opale Plus (accessible sur les réseaux Renater et Internet) donnait, le 4 décembre 2002, sur le sujet "Chambres à gaz", accès à 17 ouvrages consultables :
 
7 représentant la thèse officielle : 2 de E. Kogon et all. (1984, rééd. 1987), 1 de P. S. Choumoff (1987) ; 1 de G. Tillion (1997) ; 1 de J. Cl. Pressac (1993) ; 1 de G. Wellers (1981) ; 1 ouvrage collectif, Colloque d’Aubazine-Brive de 1984, 2000.


— du côté révisionniste, 10 références consultables : 2 de R. Faurisson (1980, 1994), 1 de J. Aitken [pseud. de R. Faurisson] (1990), 1 de P. Rassinier (1987), 1 de S. Thion (1980), 1 de P. Guillaume (1986), 1 de P. Marais (1991), 1 de Carlo Mattogno (1992), 1 de F. Brigneau (1992), 1 de B. Kulaszka/R. Harwood (1992).

Ce score, 10 à 7, était un effet direct de la loi Gayssot. Bien avant cette loi, la déclaration de 34 historiens « il ne peut y avoir de débat sur l’existence des chambres à gaz » (1979) n’était pas faite pour encourager les vocations ; "très peu se sont mis au travail", déplorait Vidal-Naquet en 1980. En 1987, Annette Wievorka constatait : « Aucun normalien agrégé d’histoire ne s’est penché sur l’histoire contemporaine des juifs de France ou d’ailleurs. » D’où la situation actuelle, qui récuse la formule de Régis Debray : "une vérité par ailleurs totalement attestée" (Régis Debray, i.f.suite et fin, Gallimard, 2000, p. 124) ; la constatation de Jacques Bouveresse et le conseil d’Edgar Morin restent au contraire valables. La prévision de Jacques Toubon (« le délit de révisionnisme […] affaiblit l’histoire ») se trouve donc réalisée.

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