Commentaire de Thierry LEITZ
sur Et si l'ère de la scupidité touchait à sa fin ?


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Thierry LEITZ 31 décembre 2008 08:23

L’exempe de Muhammar Yunus en Inde prouve que la "finance" peut être mise au service du partage et apporter un soulagement durable au plan matériel. C’est le micro-crédit, le bon côté de l’endettement : acquérir quelque chose d’utile à un prix modique avec un étalement du paiement compatible avec les ressources prévisibles de l’emprunteur. En l’occurence, la chose utile n’est pas une maison-fétiche -symbole du rêve américain et surpayée pour cause de spéculation, mais un outil de production modeste, qui s’autofinance sur une durée courte et permet 1/de vivre de son travail, 2/d’envisager son avenir et celui de ses proches, 3/de pacifier les esprits, etc.

Le problème moral du capitalisme revient au centre du débat d’où on a toujours voulu l’en exclure : c’est le niveau de richesse acceptable ou la moyenne souhaitable POUR TOUT HUMAIN. Sauf à considérer des classes d’humains supérieures et inférieures, il n’est pas légitime, ni juste que l’on soit massivement en surpoids dans certains endroits du monde et que l’on défaille de faim ailleurs. Il n’est pas légitime de posséder plusieurs toits quand ailleurs une tôle ondulée et rouillée protège à peine de la pluie. Il y a donc en corollaire de ce revenu minimum, un revenu maximum théorique qui pourrait se situer à 30 à 50X le minimum, selon les pays, la réduction des inégalités devant inspirer toute action publique.

Un revenu minimum d’existence de l’être humain devrait être compris et recherché partout : celui qui donne accès à l’eau propre, la nourriture dans la ration physiologique selon l’individu et le climat, une gestion des déchets compatible avec la santé, un toit offrant l’intimité et protégeant des aléas climatiques, un lit, une table et de quoi s’assoir, l’accès aux soins de base, une part de confort électrique pour la conservation de la nourriture, la communication de base, la lumière pour lire, travailler et se rencontrer la nuit plus facilement.

Impossible d’atteindre celà avec 2$ par jour, revenu de la moitié des habitants de cette planète !

Il en faudrait plus, selon l’endroit certes, mais ce "plus" changerait le monde.

Et donc, moins pour ceux qui ont trop, et ce "moins" changerait le monde.

Qui est prêt à avoir "moins" ?
Pas grand monde hélas, d’où nécéssité absolue de l’impôt qui légalise le partage et dépersonnalise l’acte de charité et en faisant une noble action collective.

Hélas, partout l’impôt est attaqué, par ceux qui ont largement dépassé la moyenne de revenu de leurs concitoyens, par la classe moyenne qui voit plus l’impôt que le revenu, et même par ceux qui bénéficient de sa redistribution. Chez aucun il n’y a de rélfexion à la fois critique et altruiste de l’impôt.

Les premiers, les riches ont conçu et alimenté les paradis fiscaux, les niches fiscales et les conseillers en évasion.
Les seconds, sur qui repose la viabilité même des Etats se sentent seuls à porter le fardeau de la solidarité et oublient dans leur critique qu’ils en bénéficient également et disposent de ressources très supérieures aux suivants.
Les troisièmes, exonérés d’IR en général, répètent volontiers qu’il y a trop d’impôts, que l’Etat se goinfre, ce qui ne veut rien dire, le débat étant dans l’usage fait des contributions.

Là y’a plus grand monde. Plus personne pour s’insurger de ce qui nous attend : un budget grevé par un poste appelé à devenir le 1er de tous : les INTERETS DE LA DETTE.
Après le DEFENSE, le service de la DETTE sera le gros budget de l’Etat qui ne sert pas ses citoyens. A eux deux, 100 milliards d€ par an, pour notre pays, une situation semblable existant ailleurs SURTOUT là où se combinent gros effort de défense et immodestie de l’Etat. Les plus vertueux étant les scandinaves.

Ainsi nos impôts vont majoritairement servir deux causes :
1/celles des fabricants d’armes et leurs intermédiaires corrupteurs
2/celles des rentiers qui placent leurs exédents de liquidités (fric en trop) en bons du Trésor, sûr à défaut d’être rentable (4,3% tout de même)
Ensuite viendra le reste, détails du genre éducation de nos enfants, hopitaux, environnement, action économique...

Mais apparement, tout le monde est d’accord. Donc je parle dans le vide. En tous cas, merci de m’avoir lu. Et vive l’impôt PROGRESSIF utile à toute la communauté !
 
GANDHI : "Il y a assez pour les besoins de tous, mais pas pour l’avidité de tous."


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