Commentaire de jjk
sur Le chercheur Jean-Jacques Kupiec tire un trait sur le déterminisme génétique et les théories de l'auto-organisation


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jjk 5 janvier 2009 08:20

Avant de répondre à votre question je voudrais moi aussi faire une remarque générale. Je ne me pose pas, a priori, la question de la définition de la vie. Je pense même que c’est une très mauvaise manière d’aborder le vivant. C’est s’embarquer dans des positions de principe et se tromper à coup sûr.

Ma problématique est celle de l’ontogenèse. A partir de l’analyse de ce problème et de l’état actuel des connaissances produites par la recherche expérimentale, j’essaye de construire une nouvelle théorie qui résout les problèmes où « coince » l’ancienne conception déterministe. Il est vrai qu’a posteriori, le point de vue que j’élabore nous dit quelque chose sur ce qu’est la vie. Mais ce n’est pas un point de vue parfait et définitif, et je l’assume comme tel. Un point de vue parfait et définitif sur cette question ne relève pas de la pratique scientifique.

Alors votre question.

Ma réponse : oui vous vous trompez.

Vous faites allusion à la 3ème thèse que je propose dans l’introduction du livre « Les lois de la biologie et de la physique sont de même nature » et que j’explicite ensuite dans les chapitres 3, 4 et 6. Une telle affirmation n’implique nullement que le vivant et l’inanimé soient la même chose et qu’il n’y a rien de particulier dans le vivant ! 1- Les conditions d’application des lois de la matière sont évidemment différentes chez un être vivant 2- et il y a aussi des lois supplémentaires dues aux particularités du vivant.

Je vous donne des exemples pour ces deux points.

1- Les molécules biologiques sont soumises à l’agitation thermique et aux lois de la diffusion. C’est aujourd’hui démontré expérimentalement. Mais, bien évidemment la diffusion d’une molécule biologique dans une cellule ne se fait pas comme celle d’un soluté dans un verre d’eau. Elle est contrainte par la structuration de la cellule (les membranes, les compartiments, l’encombrement moléculaire, etc.). De ce fait les cinétiques de diffusion sont beaucoup plus compliquées que des cinétiques dans un espace à trois dimensions (3D) homogène décrites par les lois classiques de Fick (lois de la diffusion). Mais malgré cette complication dans les deux cas (la cellule et le verre d’eau) les phénomènes de diffusion sont de même nature.

2- Les être vivants se répliquent. Nous sommes encore loin de saisir totalement ce phénomène même si les connaissances factuelles se sont accumulées. Mais nous savons que cela a des conséquences très importantes : par exemple, cela permet la sélection naturelle qui n’a pas d’équivalent en physique (jusqu’à présent).

 

Dernier point pour préciser. Dans le livre, il est exact que je parle beaucoup de spécificité mais il ne s’agit pas de la spécificité de la vie en général. Il s’agit de la spécificité des interactions entre molécules et des conséquences que cela a pour une théorie de l’organisation biologique.

Cordialement,

JJK


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