Commentaire de TSAKADI
sur Faut-il reconnaître un statut pour l'opposition en France ?


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TSAKADI Komi TSAKADI 15 janvier 2009 12:41

 

L’argument sur le « bipartisme organisé » pour réfuter l’idée d’institutionnalisation d’un statut de l’opposition en France est courant. Même en Afrique, on argumente, je cite un leader d’un parti minoritaire de l’opposition au  Togo (pays ayant copié la constitution française)  que « le chef de file de l’opposition ne se conçoit pas dans le contexte d’un système non bipartite où chaque parti d’opposition a ses pratique et valeurs de références. »

 

Au contraire, un tel système peut amener plus d’alternance non seulement au pouvoir mais aussi au sein de l’opposition. Car lors des législatives, le chef de fil de l’opposition peut perdre sa place si son parti obtenait moins de sièges ou même se voir remplacer par d’autres cadres de son parti.

 

Certains pays africains semblent opter pour un statut de l’opposition mixte avec la création d’organe au sein duquel évolue le chef de file de l’opposition  pour représenter l’Institution de l’opposition. 

 

Nous avons :

 

-la Coordination des partis de l’opposition (CPO) (Burkina Faso), qui comprend les partis d’opposition parlementaire et extraparlementaire avec le chef de file de l’opposition qui est le représentant et porte parole attitré. Sa désignation est faite par le Président du Conseil constitutionnel.

Il est le premier responsable du parti de l’opposition ayant le plus grand nombre d’élus à l’Assemblée Nationale.(l’avant projet de loi élaboré par la commission ad hoc sur le financement des partis politiques et des campagnes électorales et le statut de l’opposition devant modifié la loi n° 007-2000/AN (JO N° 30 2000) portant statut de l’opposition politique au Burkina Faso).

 

-Le  Comité de gestion de l’opposition (Mauritanie) dirigé par le leader principal de la formation politique qui a obtenu le plus grand nombre de sièges à l’Assemblée nationale, assisté des autres leaders des formations politiques ou leurs représentants, représentées au parlement.(Proposition de loi portant abrogation et remplacement de l’ordonnance 2007/024 du 09/04/2007 portant statut de l’opposition démocratique en Mauritanie).

 

Le débat sur l’institutionnalisation des droits pour l’opposition est une préoccupation mondiale et récurrente, la France ne saurait s’en priver.

 


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