Commentaire de Raymond Viger
sur De victimes à danseur : quand le breakdance m'a sauvé la vie
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Bonjour Canine.
Je vous remercie pour cette question. Il est vrai que ce que nous faisons peut sembler un peu complexe. Cela fait parti intégrante du cheminement que le jeune fait chez nous.
Notre association communautaire se nomme le Journal de la Rue, avec une mission d’intervention et de prévention. Les moyens que nous utilisons sont le Café-Graffiti, pour intervenir auprès de jeunes marginaux et de les aider à prendre une place dans notre société. Nous utilisons le magazine Reflet de Société pour faire de la prévention et permettre en même temps à des jeunes d’être vu et entendu.
Le Café-Graffiti fait de l’art thérapie avec certains jeunes. Ceux-ci ont besoin d’être reconnu dans le cheminement qu’ils font. L’objectif est personnel. Quand un jeune peint ses émotions, on peut le reconnaître et le féliciter dans ce qu’il fait.
Pour d’autres jeunes, ils utilisent l’art pour s’exprimer et c’est un mode de vie qu’ils assument avec passion. Certains de ces jeunes veulent et vont faire carrière comme artistes. Une transition se fait entre l’art thérapie et l’art professionnel. Si on veut peindre pour un client, il faut être à l’écoute des commentaires du public. On ne peint plus ce que l’on veut, mais ce qu’on nous demande. À cette étape, plusieurs jeunes vont comprendre qu’ils aiment pratiquer l’art, mais qu’ils ne veulent pas en faire carrière. Parce que pour passer cette étape, accepter la critique et les commentaires est crucial.
Pour ceux qui vont faire carrière, nos critiques se rapportent toujours à notre perception personnelle. Je fais des remarques telles que : "Personnellement, je ne serais pas intéressé à mettre cette tête de mort dans mon salon. Mais ton coup de pinceau est très précis".
De plus, les clients qui viennent visiter notre atelier deviennent aussi des juges qui peuvent aider les jeunes à trouver leur style. Quand un des jeunes vends plusieurs toiles, les autres se questionnent pourquoi lui réussi à vendre et pas eux. De plus, les visiteurs commentent ce qu’ils voient, donnent leurs appréciation. Nous ne demeuront pas les seuls à commenter, surtout lorsque nous faisons des événements publics de peinture en direct. C’est très formateur pour ces jeunes artistes.
Il y a toujours moyen de faire de complimenter même si on n’aime pas le résultat. Je peux ne pas aimer le dessin, ne pas aimer le coup de pinceau, mais apprécier la persévérance du jeune. Notre force est cette relation de confiance que nous réussissons à établir avec le jeune. Nous devons demeurer honnête et intègre dans nos commentaires.
J’espère que cela vous aide à mieux comprendre ce que nous faisons et comment nous le faisons. Ne vous gênez pas si vous avez d’autres questions.