Commentaire de Voltaire
sur La productivité des chercheurs


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Voltaire Voltaire 16 février 2009 12:10

Si le chef de l’Etat n’a pas exactement dit ce que vous citez (il a dit que, dans certains domaines, les chercheurs britaniques étaient de 30 à 40% plus productifs, ce qui est effectivement le cas en sciences de la vie notamment), vous avez raison de souligner la fois l’absurdité de ce raisonnement, et l’incroyable mépris du président à l’égard des chercheurs français.

Sur le problème de l’évaluation des scientifiques par les publications, il s’agit d’un problème récurrent auquel doivent faire face l’ensemble des institutions scientifiques. IL n’existe pas de système parfait actuellement. S’il est logique de se baser sur ces publications, à comité de lecture, pour évaluer les travaux des scientifiques et leur qualité, on sait très bien que cela ne peut se faire que par ce moyen : les anglophones ont bien sûr l’avantage de la langue, on publie de façon très différente suivant les matières, et la pression à publier entraine ces articles salamis où l’on découpe ses découvertes en plusieurs articles pour accroitre son chiffre. Si un certain nombre d’éditeurs travaillent sur ce sujet, c’est aussi aux institutions de proposer un système plus équilibré d’évaluation.

Au delà de ce problème spécifique, le discours du chef de l’Etat fin janvier était affligeant. Devant 200 scientifiques du plus haut niveau, directeurs d’organismes et de grands laboratoires etc.., il a fait un discours de campagne électorale destiné à des militants UMP, plein de mérpis et d’inexactitudes. Pas étonnant que le monde de la recherche se soit senti insulté et ait réagit de façon énervée...

Si notre système de recherche a effectivement besoin de certaines réformes, ce n’est pas en méprisant ses acteurs que celles-ci se feront.


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