Commentaire de Johan
sur Oligopoly, le jeu que vous ne verrez pas sur TF1


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Johan Johan 26 octobre 2006 18:00

A Gem,

J’ai fait de la théorie des jeux. C’est la base de l’Ecole de Chicago qui se base précisément sur vos postulats à savoir qu’un monopoliste doit se comporter comme en situation de concurrence par peur des raideurs (entrants sur le marché qui risquent de rafler sa mise).

La pratique invalide ceci : les coûts d’entrée ainsi que le coût d’opporunité vont dissuader d’entrer sur certains marchés où les prix sont fixés à un plafond artificellement hauts. En effet ils défend son monopole, mais il n’a pas à le défendre comme il le devrait. Pour preuve ? Qu’a fait explorer pour de défendre d’un concurrent Firefox qui lui est bien supérieur ? Pas grand chose. Il reste à 80% quand il devrait passer sous Fire fox.

Il y a aussi une prime au premier entrant. La notoriété (acquise face aux premiers concurrents évincés mais obsolète avec le temps).

Quand je fais appel à la Concurrence pure et parfaite, ce n’est pas pour faire un raisonnement par l’absurde, auquel cas tu aurais raison de te plaindre de mon argumentaire, mais pour poser les extrèmes théoriques d’une fourchette de prix.

Pour clarifier mon propos sur la fourchette des prix, un exemple :

Tu es dans un festival de musique. Pour s’assurer que personne ne lance d’eau sur la scène, on t’enlève tes bouteilles à l’entrée.

Les bouteilles d’eau vont être vendues par le monopoleur à prix optimal pour lui, c’est à dire pour le profit maximal. Il va fixe un prix très haut pour ceux qui doivent boire ou mourir (première cause de mortalité en rave : déshydratation), puis voir si en baissant il a pas plus de clients etc... Il n’y a pas de concurrent.

Par contre, s’il y a un concurrent, que les files d’attente sont similaires, comme les boissons vendues, les prix sont affichés clairement, et deux jumelles sont à la caisse. Celui qui fera la meilleure offre sur le prix raflera tout et ne laissera rien à l’autre. Donc les deux vont devoir baisser leurs prix jusqu’à ce qu’ils arrivent à la rentabilité normale espérée sur le marché (coût d’opportunité) plus la prise en compte des risques. Le tout au profit du consommateur. Ca c’est la CPP.

En vrai, les offres sont diverses et amènent à une division du marché, mais comme il est facile de maintenir ses parts (plus que d’attaquer les parts d’un autre), les dominants profitent de la dépendance économique de leurs clients sans être assez punis en terme de perte de part de marché. On passe de l’éco théorique au marketing pratique.

« Oui, une telle situation est optimisée du point de vue du producteur, et non du consommateur (et encore, à condition que le consomateur n’arrive pas à s’organiser). C’est pas plus idiot que le contraire ! »

Au moins tu as le cran de le dire. Les chicagoïens défendent le contraire. Donc si je te suis l’économie doit au final servir les actionnaires, les entrepreneurs et pas le consommateur. Dans cette optique ta logique est juste, mais éthiquement c’est pas ça et les chicagoïens sont tort puisque leur postulat est que cela profite au consommateur.

En effet le consommateur devrait s’organiser. Le peut t il toujours ? Et n’y a t il pas un déséquilibre intrinsèques (que l’on appelle asymétries d’information ?).

« C’est surtout beaucoup plus facile à organiser sur le plan légal, puisqu’il n’y a rien à faire. Enfin, vu la façon dont on calcule la VA et donc la TVA, c’est tout bénéfice pour la collectivité (même si la production n’est pas au maximum !) ; que demande le peuple ? ? ? »

D’accord sur le fait que l’équilibre est spontané. Pour les impôts, je suis pas sûr : l’argent est mieux géré par le conso que par l’Etat. Et puis c’est son bien, le forcer à payer plus cher (entente) c’est le voler, non ?

Le peulpe demande à ne pas être trompé sur la marchandise.

En ce qui concerne le monopole légal, il peut avoir son intérêt si l’Etat veille au grain et si le citoyen veille sur l’Etat. Maintenant, tu as raison : le copinage est bien trop tentant pour le politicien.

La libéralisation UK s’est bien réalisée : les non governemental offices ont tenu leur rôle comme il fallait : info, surveillance, contrôle qualité. La régulation étatique doit être minimale et très efficace.


Voir ce commentaire dans son contexte