Commentaire de Céline Ertalif
sur Les droits d'auteur sont cuits


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Céline Ertalif Céline Ertalif 19 mars 2009 17:48

Sur le droit moral : je n’ai pas commenté la réponse sur ce point de Forest Ent aux 3 dernières lignes de l’article (voir ci-dessus). Cette réponse est raisonnable et je l’approuve.

Je ne veux pas dire que les droits d’auteur sont une honte et surtout pas nier l’engagement individuel de celui qui transmet le fruit de ses réflexions et qui a évidement droit à un peu de reconnaissance. C’est d’ailleurs exactement ce que j’ai réclamé ici même par deux fois en protestant contre des commentaires violents ou méprisants.

Le commentaire de Thierry Leitz ci-dessous est à mes yeux très important et dit une chose qui est beaucoup trop négligée : la création "n’est jamais totalement individuelle". Pour avoir travaillé (il y a longtemps...) sur la catallactique, je suis convaincue qu’il est indispensable d’admettre de l’approximation pour permettre l’échange, quel qu’il soit. Confondre l’auteur et le créateur est typiquement une approximation. Je ne m’en offusque pas, je pense seulement utile de souligner les conséquences du développement du travail collaboratif qui nous rapproche du fonctionnement de l’imaginaire. Lequel se caractérise par une accumulation culturelle non contrôlée par l’individu. Et je dis attention, il y a dans le mythe de l’auteur, individu responsable et "cause principale et suffisante de la chose pensée" quelque chose de plus en plus décalé du réel, et l’approximation auteur=créateur finit par poser problème. C’est tout de même assez loin des camps de rééducation du Président Mao. Les juristes, n’ont-ils jamais lu le bon docteur Freud ?


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