Commentaire de Job
sur Fragiles démocraties ? Vents mauvais sur l'Europe
Voir l'intégralité des commentaires de cet article
J’ai ouvert votre document. Ces arguments, je les connaissais pour la plupart. Ce qui me dérangeait dans le TCE :
1/ Le procédé détourné d’établissement d’une Constitution. Pour que des gens s’associent, il faut qu’ils discutent puis qu’ils s’accordent sur la création d’une chambre ad hoc. Qu’ils désignent des représentants et qu’ils aient pour mission d’élaborer un Texte. Les constituants et la Constituante, tels sont leurs noms respectifs. Enfin que le texte soit présentés aux citoyens et expliqués puis voté ou rejeté à l’issue. Si pas bon, on recommence. C’est une affaire grave qui doit être être traité sérieusement au grand jour et non subrepticement.
2/ Le fait qu’au sein du dispositif présenté, se trouver un choix économique strictement idéologique. On se privait de tout contrôle monétaire et on s’imposait l’économie de marché avec ses règles de concurrences non faussée...Irréversiblement (du jamais vu) et sans tenir compte des réalités économiques intra et extra communautaires.
Pour les autres arguments, la laïcité et toutes ces choses sentimentales qu’on a mis en avant, de toute manière si les citoyens veulent autre chose, on aura autre chose. C’est d’ailleurs entrain d’arriver sous nos yeux et sans le TCE. C’étaient des arguments faibles. On aurait aussi bien pu voter OUI avec.
Ce que je dis est bien plus grave : on a voulu confisquer le droit des citoyens à disposer d’eux-mêmes et de manière irréversible sur le plan politique. Et sur le plan économique, on a voulu leur imposer un ordre des choses auxquels déjà de fait la majorité des citoyens européens n’adhérent plus. Et cet ordre était une fois voté, irréversible. La BCE était définitivement indépendante. La commission avait les pleins pouvoirs pour tout déréguler. Bref, on a demandé heureusement et perversement à nos concitiyens de consentir à leur propre aliénation et abdication de co-souveraineté. Dans la démocratie grecque, ce cas était prévu et quiconque aurait présenté un tel texte, quand bien même fût-il voter, aurait été poursuivi (banissement ou cigüe) et le texte annulé.
Voilà, quand on arrêtera de tout transformer en question de moeurs et religieuses, on comprendra ce que c’est qu’une escroquerie.
Escroquerie :
Action d’escroquer ; son résultat.
Escroquer :
Tirer quelque chose de quelqu’un par fourberie, par manoeuvres frauduleuses.
Même si le terme est fort, et donc choquant, je considère qu’en l’occurence l’escroquerie principale a été de tenter d’obtenir du peuple sa propre abdication de souveraineté au moyen du consentement qu’exprime le vote. Les arguments avancés pour l’occasion ayant été principalement un beau catalogues de bons sentiments, demain il fera rose.
Une fois le consentement obtenu, au moment de la mise en oeuvre du texte, les intéressés auraient protesté (inévitablement) et on leur aurait rétorqué : vous l’avez voté, vous l’avez voulu, c’est maintenant vôtre Loi Fondamentale ! Nul ne peut se prévaloir de son ignorance et encore moins d’être un citoyen illetré qui vote n’importe quoi. De tout celà, VGE très autosatisfait a eu du mal s’en cacher. Je n’apprécie pas Pasqua mais il y a eu un échange entre eux deux où l’un a fait reconnaître à l’autre qu’il était bien un oligarque et qu’il savait ce qui était bon pour le peuple. Devinez, qui était qui.
Comme aurait dit Socrate, le débat suppose à la fois l’attention et la mémoire.
Je précise que je suis laïque. Mais c’était un problème secondaire. Les deux points que j’évoque, bien expliqués quant à leurs significations, auraient été suffisants pour faire faire un score terrible au NON. Seuls Chevènement et Pasqua ont approché ces points en évitant soigneusement d’aller au coeur : c’était une manière de dire sans le dire à qui veut : « tenez, regardez-là ».