Commentaire de Frédéric Alexandroff
sur L'intolérable mépris de la jeunesse


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Frédéric Alexandroff Frédéric Alexandroff 3 juillet 2009 09:54

Cher Pasou,

C’est peut-être un article à la c..., mais il traite d’un sujet à la c... et d’une génération à la c... J’en sais quelque chose, j’en fais partie. Et tant qu’à faire, il y a des commentaires à la c... de gens qui se sont contentés de lire en diagonale : où Diable avez-vous vu que je niais les « efforts et (les) sacrifices » consentis par certains parents « pour permettre à leurs enfants de se sortir de la mouise et des difficultés » ? Vous peinerez à trouver ce genre de déclaration dans mon article.

Ainsi, « les emplois les mieux rémunérés de nos sociétés modernes reposent avant tout sur la plus value « intelligence, connaissance et savoir faire » et (...) former de telles personnes est long, couteux et demande des cerveaux à qi élevés » ? Et vous, saviez-vous qu’un étudiant coûte moins cher à l’Etat qu’un lycéen ou un collégien ? L’argent misé sur les jeunes (donc l’avenir) croît depuis la maternelle jusqu’au lycée pour brutalement baisser lorsqu’ils entrent à l’université. C’est déjà une première chose qui devrait vous faire réfléchir.

Et en voici une seconde : l’intelligence et les compétences n’ont que peu de rapport avec l’insertion initiale, ni avec l’évolution au sein de l’entreprise. Je vous renvoie à mon billet sur les « amabilités » que j’ai pu entendre à l’époque où je cherchais mon premier emploi. Aucun n’était un emploi « non-intellectuel », si je puis dire, et supposait donc un cerveau en état de marche. Pourtant, c’est bien l’intelligence et les compétences dont vous parlez qui étaient pointées du doigt et insultées.

« Avez vous prit connaissance du nombre d’employeurs potentiels, notament les commerçants et les petits industriels qui désespèrent de trouver un employé correspondant à leur attente car les mentalités ayant « évolué », rares sont ceux qui veulent réellement se décarcasser ». Typique. Jeunes = branleurs. Le goût de l’effort et du travail bien fait ne sont pas des qualités valorisées dans le monde de l’entreprise.

« Et puis, depuis quand un jeune tout frais émoulu d’une formation a un savoir faire pratique supérieur à celui d’un « vieux » qui travaille depuis 20 ou 30 ans dans le même domaine ? » Votre remarque n’est pas idiote, hélas elle conduit, en dernier ressort, à cette équation grotesque : Expérience = Compétence. Nul besoin d’avoir un Bac + 1000 pour comprendre que ce n’est pas toujours le cas. Pire encore, elle induit l’idée que le manque de compétence -qui est en principe le lot du « p’tit jeune » qui démarre- ne saurait être compensé par « l’intelligence, les compétences, etc. » et encore moins par sa volonté de travailler dur. Il y a donc une certaine contradiction dans vos propos.

Frédéric Alexandroff





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