Commentaire de nevier stéphane
sur Prévention de la délinquance : les députés conduisent le gouvernement à renoncer à l'amalgame


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nevier stéphane (---.---.29.209) 14 novembre 2006 20:00

Angers, le 14 novembre 2006

Concernant les articles 21 et 22 du projet de loi sur la prévention de la délinquance, ce n’est pas l’aspect sécuritaire qui m’interpelle mais l’intervention subjective de la psychiatrie et l’utilisation de cette discipline pour maintenir un odre sociale. Dans les faits, les psychiatres nous ont démontré leur incompétence à diagnostiquer la dangerosité, la majorité des crimes déments ont été commis par des personnes qui avaient un lourd passé psychiatrique et qui étaient sous l’emprise de subtances psychotropes au moment des faits. La cruauté de leurs traitements et la souffrance qu’ils engendrent ne peuvent que tendre vers une déshumanisation de l’individu.

Sous couvert d’une mesure sécuritaire et de protection, n’importe quelle personne pourra être privée de liberté et soumise de force à des traitements qui réduiront de façon significative ses capacités intellectuelles et physiques.

Une mesure d’internement d’urgence était déjà proposée dans la loi de 1990 régissant les placements sous contrainte. Cette mesure, plutôt que d’interner les gens dangereux, a permis d’envoyer en psychiatrie tous les indésirables, toutes les personnes un peu difficiles ou imprévisibles, les voisins gênants etc .....Résultat : Une augmentation de 60% des hospitalisations sous contraintes : Rien qu’à Paris, plus de 2000 personnes, chaque année sont internées de force, par la préfecture de police et ceci sans aucun contrôle. Un chiffre équivalant à celui des placements d’office dans tout le Royaume-Uni.

De plus, le fait d’interner de force 40 000 personnes par an, n’a pas fait baisser la fréquence des crimes déments mais au contraire, car en observant la situation on s’aperçoit que les actes de pure folie sont commis en règle générale par des personnes qui ont eu à subir l’inhumanité des traitements et conditions d’hospitalisations psychiatriques. La psychiatrie n’est surtout pas une science exacte.

Si ces deux articles sont votés dans l’état, nous passerons d’une société de droits communs vers une société à tendance totalitaire où n’importe lesquelles de nos protestations où revendications pourront servir de prétextes à une privation de liberté.

Seule l’intervention du juge pourrait rétablir l’équilibre entre respect des libertés fondamentales et protection de la société. De plus, cette mesure permettrait de rationaliser l’aspect quelque peu subjectif de la psychiatrie. Cet aspect subjectif est souligné dans ce projet de loi car l’avis de deux psychiatres sera nécessaire pour lever une mesure de placement d’office alors que l’intervention d’un seul psychiatre suffira pour priver quelqu’un de sa liberté.....

La seule solution démocratique consiste à faire intervenir un juge, seule personne habilitée à prendre de telles décisions, dans le processus de privation de liberté pour causes de troubles mentaux. Ainsi la personne qui fera l’objet d’une mesure de placement pourra défendre ses droits où se faire représenter par un avocat.

NEVIER Stéphane.


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