Lorsque j’ai écrit mon article en février (voir plus haut), je me suis intéressé aux organisatrices, Mathilde Pelsers et sa fille. C’est ainsi que j’ai découvert que Mme Pelsers avait dirigé (et gère peut-être encore) plusieurs foyers de SDF en Belgique. Et si l’on en croit les témoignages que j’ai pu glaner à l’époque, cette femme était considérée par les SDF comme une gestionnaire sérieuse et à leur écoute.

Personnellement, je considère affligeante l’idée de ce concours. Mais il n’est pas forcément le fait de femmes douteuses et cupides, les organisatrices ayant en l’occurrence peut-être fait preuve d’une « généreuse » forme de sottise basée sur la compassion et la volonté maladroite d’attirer l’attention du pays sur le sort de ces femmes sans-abri. Reconnaissons qu’elles y parviennent beaucoup plus que les journalistes dans les reportages qu’ils font de loin en loin sur le sujet. Et c’est bien là le paradoxe de notre époque : on n’accorde de véritable attention qu’aux phénomènes teintés de provocation ou de transgression.

Et posons-nous une autre question : en quoi ce concours, si décrié à juste titre, est-il plus choquant que les castings de nains visant à dénicher des héros atypiques pour les jeux télévisés (André Bouchet, agent RATP, alias Passepartout) ou les séries (Mimi Mathy) ? Là aussi, des handicapés en mal de vivre ont rêvé d’une existence améliorée, et un seul a été choisi...