Commentaire de Antenor
sur Histoire du Christ, acte II, de Marc à Matthieu


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Antenor Antenor 16 octobre 2009 23:50

J’avance cette hypothèse du suicide avec prudence mais elle n’aurait rien d’incongrue à cette époque. Massada en est le plus fameux exemple, même si c’est vrai que Jésus ne semble pas ou plus dans la logique zélote. Ponce Pilate n’avait pas vraiment envie de mettre Jésus à mort. Instruit par les troubles qui ont suivi la mort de Jean-Baptiste, il a peut-être préféré laisser « pourrir » Jésus en prison sous la garde du centurion/centurie en attendant que les chose se calment. Pilate lui-même est surpris de la rapidité de la mort de Jésus (Marc 15.44)

Vous faites de Jean-Baptiste le grand réformateur de l’essénisme et cependant on ne peut que constater le fossé entre lui et Jésus (Matthieu 11.18) :

"Car Jean est venu, ne mangeant ni ne buvant, et ils disent : Il a un démon.

Le Fils de l’homme est venu, mangeant et buvant, et ils disent : C’est un mangeur et un buveur, un ami des publicains et des gens de mauvaise vie.« 

C’est bien Jean-Baptiste qui apparaît ici comme un essénien traditionnel. Jésus lui rend hommage car il va jusqu’au bout de ses convictions contrairement au Pharisiens mais le nazaréen suit clairement une autre voie. Et cette voie qui ne semble pas être celle de Jean-Baptiste et encore moins celle de Simon avant son ralliement poussif, ne peut donc qu’être celle de Jésus lui-même.

La question fondamentale est de déterminer ce qui s’est passé à Beth-Léem lors du recensement de -7. Le Jésus qui naquit de Marie dans le protévangile était-il seulement un sentiment de révolte ou s’agissait-il de quelquechose de plus concret ? On sait qu’il y a notamment eu la conjonction de Jupiter et de Saturne interprétée comme un signe divin. La conjonction de ce »signe« avec le recensement de Beth-Léem a pu décider les dirigeants de Marie à passer à l’action et à investir, dans une atmosphère surréaliste, une nouvelle promotion de Saints chargés de mener la guerre de libération d’Israel et dans laquelle ils espéraient que se manifesterait le messie d’Israel. A ce moment là, il n’était absolument pas question de crucifixion. Parallèlement Elisabeth et Zacharie faisaient naître Jean, conseil de prêtre où devait se manifester le messie d’Aaron. Le Grand Prêtre »Zacharie" avait-il prévu sa propre mort ? Pourquoi Jésus et Jean ne sont-ils réapparus que vers l’an 30 ?

Ni le protévangile de Jacques, ni le récit de l’enfance par Thomas ne mentionnent Nazareth. Si Jean est le premier évangile et si Jésus fait partie de la communauté de Jean-Baptiste pourquoi l’auteur dit-il que Jésus vient de Nazareth ? Dans Jean, c’est Pilate et non Hérode Antipas qui ordonne la mise à mort de Jésus. Seul Luc précise que Jésus est passé devant Hérode (23.6)

A défaut de Jésus, j’aimerais bien que d’autres intervenants se manifestent sur les articles d’Emile Mourey.

Voir ce commentaire dans son contexte