Commentaire de sisyphe
sur Je n'aime pas cette France : ce n'est plus la mienne !


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sisyphe sisyphe 17 octobre 2009 05:06

Pour être moi-même français tout à fait régulier, avec mes papiers en bonne et due forme, je partage entièrement le sentiment de l’auteur.

Moi non plus, je ne me reconnais plus dans cette France, devenue sectariste, fermée, reniant toutes ses traditions des lumières, des droits de l’homme, de pays d’accueil, sa fraternité, son désir d’égalité.

Quant à la liberté, elle se la laisse rogner peu à peu, remplacer par le droit du plus fort, par le fait du prince, par des lois de plus en plus liberticides, par une autocratie de plus en plus oppressive, sans plus réagir, que par seul corporatisme.

Je ne me reconnais plus dans cette France ayant renoncé à toute solidarité, pour se réfugier dans le sauve-qui-peut-chacun pour soi, dans le syndrome nimby, l, l’égoisme, et la proclamation de l’individualisme-consumeriste roi.

Dans celle où 20 millions de connards sont allés voter pour le petit autocrate dont on savait parfaitement dans quelles dérives autocratiques, libéralistes et bananières il allait entrainer le pays.

Dans ce peuple étrangement résigné, qui subit une foultitude de forfaitures qui foulent au pied sa dignité, sa liberté, son pouvoir de survie même, et ne trouve aucune force pour ne serait-ce que résister.

Par ce pays où se développent le racisme, l’exclusion, le sectarisme, où les médias sont aux ordres, la justice mise à la botte du pouvoir, l’école démantelée, l’hôpital et la santé détruits, les services publics progressivement réduits à néant, sans qu’un élan de solidarité de son peuple trouve les moyens de faire entendre sa colère et sa révolte.

Par ce pays soumis, oppressé, aligné sur la pire idéologie qui soit  ; celle d’un capitalisme libéraliste mondialisé qui produit, aujourd’hui, plus d’1 milliard d’êtres humains qui souffrent de la faim, sans que cela n’entraine d’autre qu’un haussement d’épaules, avant de retourner à ses petits soucis quotidiens.

Alors, certes, elle n’est pas entièrement maîtresse de son sort, la France, ni responsable de tous ces maux ; elle est pieds et poings liés par cette mondialisation libérale qui impose au monde entier cet ordre inique, injuste, scandaleusement inégalitaire, honteusement crapuleux, irrémédiablement mortifère ; elle en subit, elle aussi, tous les effets sans y pouvoir, seule, grand-chose....
... mais, avant de regarder au delà de ses frontières, en se penchant sur la situation dans son hexagone, on en retire la dégueulasse impression qu’elle en est une des principales victimes, du fait même de sa résignation, de son acceptation de ce qui est une insulte à son histoire entière et à sa dignité.

Bien sûr, il reste des millions de français (sans doute une majorité) qui ne cautionnent ni cet état des choses, ni cette décadence, ni cette soumission, ni cette résignation, qui sont révoltés par toutes ces forfaitures, par la dérive autocratique et bananière de son pouvoir, mais qui se retrouvent impuissants, ne sachant plus de quelle façon pouvoir manifester leur colère.

Il faut dire que le dévoiement de la démocratie a fait tout ce qu’il fallait pour couper entièrement le peuple de son appareil de pouvoir, pour supprimer toutes les instances, tous les relais représentatifs, pour le réduire, ce peuple, à la portion ridiculement congrue d’élections consolatoires, comme on jette un os à un chien, ou des miettes à un mendiant.
Elections qui ne changent rien pour l’essentiel, au point que la très grande majorité des français, conscients de cette mascarade, refusent d’y participer.

Oui, la démocratie française est en état de décomposition avancée ; son système obsolète, son peuple bafoué et impuissant ; comment aimer cette France là, comment y reconnaître la « douce France » des siècles passés, comment s’y identifier sans un énorme malaise ?

Je ne confonds pas la France telle qu’elle est aujourd’hui dévoyée, et son peuple, que je sais encore lucide, et capable de la nécessaire révolte.

Mais, pour le moment, cette France, en son état, je ne peux pas l’aimer, ni m’y reconnaître.


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