Commentaire de Sylvain Reboul
sur De l'Allemagne : une démocratie sans politique ?
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Vous avez raison : la société allemande repose sur un consensus social-libéral impressionant qui se décline en 5 points décisifs :
- La cogestion syndicats-capital paritaire dans les grandes entreprises
- le banque-industrie, à savoir la participation au capital et le soutien , via les banques semi-publiques que sont les Kreissparkasse (Caisses d’épargne) et les banques des lands, d’un réseau très performant de PMI-PME (qui participent à la puissance exportatrice de l’Allemagne qui reste première dans le monde)
- Le puissance y compris financière et poltique d’un syndicat quasi-unique (DGB)totalement intégré à la vie économque et poltique du pays
- Le fédéralisme qui consacre l’autonomie administrative des lands et qui oblige à un compromis permanent entre le pouvoir central et le pouvoir des régions.
- Des caisses d’assurance-maladie et de retraite semi-privées concurrentes avec mission de service public détaillée quant aux prestations et au financement.
Cela se traduit poltiquement par le fait que les deux grands partis sont des variantes de la social-démocratie qui, en Allemagne, ne définit pas un parti politique ou un gouvernement, mais la société toute entière.
En cela la grande coalition est très bien comprise, voire souhaitée par la majorité des électeurs dans une société qui connaît une crise sociale (chômage) et financière (dûe en très grande partie à la reconstruction de l’ex-allemagne de l’est) sans précédent.