Commentaire de Gourmet
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Gourmet 17 novembre 2009 11:24

« Il a du talent le bougre. »
Ca, je ne pense absolument pas que ce soit le cas.
Les gens qui l’entourent, enfin ,certains, oui, assurément. Mais c’est lui qui en porte, publiquement, tout le crédit. Un peu comme un directeur de recherches qui porte le crédit d’un article publié par les petites mains de son laboratoire.

Je m’explique. Il suffit d’avoir un peu travaillé dans une grosse structure pour s’en rendre compte ; même à l’échelle du sous-grouillot de base.
En effet, dans une grosse structure les tâches sont largement découpées et les responsabilités sont par conséquent assez diluées. A tel point que si quelqu’un fait une connerie ce ne sera jamais complètement de sa faute étant donné la chaine de liaison qui a concouru à la survenance de cet incident. Chacun cherchera à se couvrir et, de ce fait, couvrira l’ensemble de la chaîne.

Il naît donc une sorte de sentiment d’impunité très vite. Mais une impunité, quelque part, qui décuple les mouvements. Ben, oui, à l’image d’un adolescent qui n’imagine pas les conséquences de ses actes (et heureusement sinon il ne ferait jamais rien), on devient capable de faire des choses que l’on aurait jamais envisagé si la sanction pouvait surgir à chaque coin de porte.

Plus fort encore, on peut se surprendre à « communiquer » et à en recevoir les applaudissements.
Et ainsi de suite ...

A tel point que lorsqu’on s’est découvert le « talent » de profiter à fond du système mis en place par tous les autres essentiellement pour se protéger de sanction on gravit les échelons assez vite.

Et lorsqu’on est assez haut dans la hiérarchie et qu’on a bien, très bien profité de ce système de « cocoonning » certains se prennent carrément pour des dieux et l’on assiste donc à des abus de biens sociaux, des accointances avec le « milieu », etc, etc.

Encore une fois, il ne s’agit pas là de talent, mais de bénéfice.
Bien entendu ce bénéfice n’est pas exempt de renvoi d’ascenseur mais il y a tellement d’abeilles pour lesquelles un simple sourire suffit que l’effet de levier (comme celui des Hedge Funds) est on ne peut plus intéressant.

Plus dure est la chute lorsqu’on retrouve la réalité de tous les jours.

db


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