Commentaire de ZEN
sur La faim de la crise


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ZEN ZEN 23 novembre 2009 19:04

Lyon n’a rien compris
Il n’est pas question de leur fournir quoi que soit, mais de créer les conditions du développement de leur agriculture vivrière, ravagée pas les règles imbéciles d’ouverture de l’OMC (voir plus haut)

"....D’après l’Organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO), 1,02 milliard de personnes" – une personne sur sept – souffre de la faim dans le monde. Avec deux régions particulièrement touchées : l’Afrique sub-saharienne et l’Asie du Sud. Ce nombre ne dépassait pas 800 millions de personnes il y a encore trois ans. « La nouveauté depuis 2007, c’est que les victimes habitent les villes », précise Marc Dufumier, agronome, spécialiste du développement, et auteur de Nourrir l’humanité (La Découverte, 2008)._______La flambée des cours agricoles de 2007-2008, qui avait provoqué des « émeutes de la faim » dans plusieurs capitales de pays en développement au printemps 2008, n’est plus d’actualité. A l’exception du sucre, les prix, certes très volatils, sont désormais orientés à la baisse sur le long terme, grâce, entre autres, à des perspectives d’améliorations des rendements et à de bonnes récoltes dans des pays exportateurs comme l’Australie et l’Ukraine. Mais ce sont désormais les effets de la crise économique qui se font sentir, et sapent les revenus des plus pauvres. Les Nations unies estiment à une centaine de millions le nombre de personnes qui n’auraient plus les moyens de se nourrir à cause de la crise.
Quant aux prévisions, elles sont vertigineuses. Pour nourrir les 9,1 milliards d’habitants de la planète à horizon 2050, il faudra augmenter d’ici là les volumes de production de 70%. D’après la grande majorité des agronomes réunis fin septembre à Rome, l’équation, pourtant, est tenable. Grâce, notamment, à l’ampleur des surfaces non cultivées (au moins trois milliards d’hectares, contre 1,5 milliard d’hectares cultivés). L’enjeu serait plutôt de savoir si cette production sera accessible aux pays du Sud, et surtout à quel prix.
____Au-delà de la flambée des cours et/ou de la crise économique, des raisons plus structurelles continuent d’expliquer les désordres alimentaires sur la planète. Parmi celles-ci :• La hausse structurelle des prix de l’énergie (qui se répercute presque mécaniquement sur les cours), • L’explosion démographique dans certains pays du Sud, • L’engouement pour les agrocarburants, • La
spéculation financière sur les cours dès qu’une récolte s’avère moins bonne que prévu, ou encore les modifications des régimes alimentaires dans les pays émergents (en mangeant plus de viande et moins de riz, « à l’occidental », les Chinois utilisent de plus en plus de terres pour l’élevage, et moins pour l’agriculture stricto sensu). Reste une grande inconnue : les effets du changement climatique sur l’agriculture.
___C’est la grande affaire des derniers mois sur le front agricole : des pays d’Asie et du monde arabe, assis sur des réserves de change confortables, achètent, ou louent pour 99 ans, d’immenses terrains cultivables, dans des pays pauvres, en Afrique, en Asie du Sud et en Amérique latine. Les Sud-Coréens à Madagascar, les Chinois aux Philippines, etc. A chaque fois, la production est exportée vers les pays propriétaires des terres en question, pour garantir leur souveraineté alimentaire.___La presse s’est emparée du phénomène et a lancé un débat sur ce que certains considèrent comme de nouvelles formes de néocolonialisme. L’ONG
Grain, qui a réalisé, en octobre 2008, le tout premier rapport de référence sur la question, tient à jour un site passionnant
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