Commentaire de Marsupilami
sur Cannabis : en finir avec la politique prohibitionniste ?


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Marsupilami Marsupilami 24 novembre 2006 14:46

@ Docdory

D’après les informations que je connais, tout ce que tu dis est rigoureusement exact, mais...

* La consommation régulière (et modérée je précise, voir mon post plus haut) de shit ou d’herbe pendant une trentaine d’année ne m’a pas du tout empêché d’être créatif et dynamique dans ma vie sociale et professionnelle. L’interruption brutale de cette consommation n’a absolument rien changé.

* Je ne suis absolument pas d’accord avec le concept d’addiction lente qui serait de nature purement physiologique. Encore une fois, pendant cette trentaine d’années de fumette, je me suis plusieurs fois arrêté de mon plein gré pour des périodes plus ou moins longues, allant de quelques mois et quelques années, sans que jamais je ressente de sensation de manque. Actuellement, après un brutal et volontaire sevrage il y a cinq ans, jamais je n’ai ressenti de sensation de manque, même pas pendant la première semaine qui a suivi cette interruption de consommation. Et je n’ai absolument aucune envie, désir ou besoin de remettre ça : j’en ai juste fini avec cette habitude, et non cette addiction (même si, d’un point de vue purement verbal et littéraire, on peut assimiler une habitude et une addiction, dans la réalité des faits physiologiques et organiques, ce sont en fait deux contuites ou comportements totalement différents).

* Mais il est effectivement vrai que sur des terrains génétiques et/ou psychologiques fragiles (qui ne sont pas la majorité), la consommation de ces produits ne peut qu’être déconseillée.

* Il est évident que les enfants et les ados devraient être mis en garde contre les dangers de la défonce (et du tabac, et de l’alcoolisme). Dans des temps très reculés, ces produits étaient gérés par la contrainte religieuse (c’est-à-dire par une instance « transcendante », qui n’est désormais plus audible ni crédible dans les sociétés occidentales (pour l’instant) sécularisées. Aujourd’hui, ils ne le sont plus que par une loi immanente qui invite évidemment la jeunesse à transgresser tous les tabous. Que faut-il faire selon toi ? Faudrait-il remplacer une transcendance religieuse créatrice de tabous souvent ubuesques et (pour l’instant) défunte, par un hygiénisme rébarbatif pour lequel la vie se transfomerait en un principe de précaution hygiéniste ?

Vu en plus l’augmentation vertigineuse de l’espérance de vie des pays riches, je poserai une question iconoclaste et de bon sens à la fois :

Vaut-il mieux vivre peu et bien comme un faune ou vivre vieux et mal dans un monde d’hygiaphones ?

Pour moi, la réponse est claire.

* A mon avis, le problème de la gestion de la consommation de ces produits, qui relève par beaucoups d’aspects d’une responsabilité collective (santé publique, criminalité, sécurité routière, éducation, etc.), ne doit pas être prohibitionniste. Il faut tolérer l’usage des drogues douces partout où il ne nuit pas au collectif.

On ne pourra JAMAIS empêcher l’Homme de se défoncer. C’est consubstanciel à sa nature. Il cherchera toujours à modifier ses états de conscience à l’aide de divers produits qu’l trouve dans la nature et qu’il peut désormais créer en assemblant ou créant des molécules, fût-ce au détriment de sa santé. Il vaut mieux encadrer sagement ces pratiques que les interdire ou les hygiéniser.


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