Commentaire de anty
sur L'offensive révisionniste globale


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

anty 16 décembre 2009 18:54

Les crimes ordonnés par Staline en Pologne sont nombreux, mais deux semblent particulièrement significatifs : Katyn et la bataille de Varsovie

Depuis le début des années 1980 - c’est à dire bien avant l’instrumentalisation de ce thème par M. Gorbatchev - Alexandra Viatteau a joué un rôle clé dans la connaissance historique du massacre de Katyn et de lieux de massacres dont l’emplacement exact n’était pas encore connu. Il s’agit du meurtre de sang froid, au printemps 1940, de plus de 15 000 officiers polonais dont les corps ont été trouvés enterrés dans le bois de Katyn et dans les charniers de Miednoyé et de Dergatché. Longtemps nié par le Kremlin, ce crime a été - enfin - reconnu par Moscou en 1990. Au vu du travail des quatre commissions - internationale, polonaise, allemande et plus tard américaine - Alexandra Viatteau reconstitue ainsi le drame : "les victimes avaient les mains liées dans le dos avec de la cordelette (ou du fil de fer) et avaient reçu une balle (quelque fois deux et même une fois trois), ce qui prouve qu’elles avaient résisté ou que les bourreaux s’attendaient à ce qu’elles résistent. La manière de placer régulièrement les cadavres en rangs (quelques dizaines ) et en couches superposées, dont la première avait la face contre terre, les mains généralement dans le dos, la seconde le visage dans les pieds de la première, etc. , permet de supposer que les victimes étaient déposées vivantes dans la fosse, jetées contre terre ou contre la dépouille des morts, puis abattues dans cette position couchée. D’autres étaient fusillées au bord des fosses, poussées de façon désordonnée. A la lumière des découvertes d’aujourd’hui, on peut supposer que les premiers cadavres étaient plus méthodiquement jetés et « rangés » dans la fosse que les suivants, quand il y en avait déjà beaucoup et que l’effort devenait pénible pour les fossoyeurs". (p. 75)

Cracovie. Croix à la mémoire des victimes de Katyn. Crédits : P. Verluise

Alexandra Viatteau met également en perspective historique le crime de Staline contre Varsovie, du 1er août au 5 octobre 1944, en laissant seuls les Polonais face à l’armée allemande. Alors que son armée devrait leur apporter son soutien, Staline décide pour assouvir sa volonté d’expansion communiste en Europe de rester l’arme au pied. Il retarde ainsi la prise de Varsovie et même l’avancée sur Berlin, donc la fin de la guerre, mais il voit mourir 200 000 Polonais qui lui auraient donné du fil à retordre. Quelques-uns espéraient que leur sacrifice et le jeu de Moscou ouvriraient - au moins - les yeux des occidentaux sur la réalité de Staline, mais il n’en fut rien.


Voir ce commentaire dans son contexte