Commentaire de Tristan Valmour
sur Rencontre avec Nathalie Kosciusko-Morizet


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Tristan Valmour 18 décembre 2009 11:35

Olivier, ne me dites pas que vous tombez dans le piège ? Madame NKM appartient à un gouvernement dirigé d’une main de fer par un autocrate. Par un homme qui rappelle les parlementaires à leur devoir servile envers lui. Comment pouvez-vous penser un seul instant que NKM ne soit pas en service commandé ?

 

Croyez-vous réellement que les débats en ligne vont changer quelque chose ? Rien du tout. C’est juste pour obtenir une caution populaire. Tout est déjà décidé. Comment fonctionne un mouvement politique ? Un quarteron d’hommes décide de tout, attribue les places à leurs amis. Ils créent des commissions de réflexion où viennent débattre les militants ordinaires du parti, qui font ensuite des propositions afin d’élaborer un programme. Vous voyez, ça existe déjà depuis longtemps. Combien de ces propositions militantes sont retenues ? Aucune selon les nombreux témoignages que l’on peut recueillir (voir dernièrement sur rue 89). Les militants comme le peuple servent de caution à un régime pseudo-démocratique.

 

Besson n’avait-il pas déjà proposé d’ouvrir le département prospective aux internautes ? Je me souviens que le brillant et excellent Forest Ent, le meilleur d’entre nous, avait commis dans la foulée un article de prospective. Qu’en est-il advenu ? Rien du tout !

 

Nous sommes à l’aube d’une révolution politique qui voit l’affrontement de deux mondes. Le monde vertical, autoritariste, fortement hiérarchisé, où dominent la concurrence, le darwinisme, le malthusianisme économique, culturel et intellectuel. Le monde horizontal en émergence, chaotique, qui promeut la collaboration, l’entraide, l’abondance.

 

Le modèle vertical, traditionnel et ancien n’est plus apte à gérer la complexité alors que la connaissance que détient l’humanité double tous les 20 mois et grâce à Internet, ce mouvement va s’accélérer. Cela signifie que la somme des connaissances qui circule rend le citoyen ou l’employé beaucoup plus critique envers ses dirigeants parce qu’il est à même de comprendre, juger et proposer quand ledit dirigeant demeure réfractaire à cela. Or, nous savons grâce aux neurosciences cognitives que sous l’influence de l’environnement social et culturel le cerveau déploie les ressources nécessaires pour progresser dans la connaissance, jusqu’à la fin de notre vie !

 

Le modèle vertical pense analyse quand il faut penser systémique. Un homme, quel que soit sa qualité, ne peut plus gérer seul une organisation d’importance : les faits, les relations entre les faits et le sens sont trop nombreux et complexes pour son hippocampe et amygdale. Les mondes 1,2 et 3 de Karl Popper ne peuvent pas êtres saisis par un homme seul. On ne peut plus gouverner avec des indicateurs qui, pour être abondants, n’en changent pas moins rapidement. Conduire systématiquement avec les yeux sur le compteur de vitesse (un indicateur) nous empêche de voir la route.

 

Le premier monde qui s’essouffle nous a envoyé ses caricatures : Sarkozy (Etat), Parisot (Entreprise), Domenech (Association). Que des hommes et femmes autoritaires pour mener le combat contre le modèle émergent.

 

Il convient donc de ne pas se laisser séduire par des propos dilatoires sans cesse répétés, des promesses jamais tenues. La seule solution est une rupture totale avec cet ancien monde, une révolution au sens étymologique, soit un retournement. Les gens qui nous gouvernent sont trop stéréotypés, pas assez humbles pour le comprendre. Ils sont incapables de se remettre en question, d’admettre leur échec et la nécessité du changement pour construire un modèle qui saura gérer la complexité. Ils sont arrivés là où ils en sont grâce à une bonne dissertation. On ne peut plus avoir les politiques d’un côté, avalisés par des élections bidons ; et les citoyens de l’autre. Chaque citoyen doit être un politique. Chaque citoyen doit participer directement à la vie de la cité. Cela est aujourd’hui possible, souhaitable et nécessaire.


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