Commentaire de E-fred
sur Clint Eastwood rencontre Ricard
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Clint, l’anar « de droite »
Dans les années 1960, le ressentiment de ces Blancs ulcérés par leur
marginalisation dans une société s’ouvrant aux autres fut nommée « white backlash
», crispation identitaire de mâles américains ni Noirs ni gays, ni
Hispaniques ni handicapés, qui prétendent néanmoins aux mêmes
attributions que les « autres » minorités. Cette génération délégitimée
d’hommes blancs se sent humiliée par la société progressiste et par un
État moralisateur, qui lui imposent de reconnaître les Noirs, d’avoir
des égards vis-à-vis des faibles et lui fait la leçon sur le port des
armes et du crucifix. Traditionalistes, ils sont l’électorat de
prédilection de Richard Nixon mais aussi de George Wallace. C’est une
défense et illustration de leur hargne que la critique du New Yorker Pauline Kael distinguait en 1972 dans L’Inspecteur Harry, « fantasme de droite […] membre d’un groupe désespérément émasculé par des libéraux irréalistes ».