Commentaire de Christian Delarue
sur Le « carré républicain » : Liberté, Egalité, Adelphité, Laïcité


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Christian Delarue Christian Delarue 15 février 2010 23:12

Trois religions au service du capital : le travaillisme, le familialisme, le patriotisme,

Le monde du travail défend la liberté, l’égalité, la fraternité et la laicité contre le classisme, le sexisme et le racisme.

Le capital n’a pas de religion. Ce n’est pas tout à fait vrai. Comme les travailleurs, les propriétaires des moyens de production et d’échange participent d’une culture. Ils sont né dans un pays, une famille. Ils ont des façons de vivre, boire, manger, entrer en relation de genre, ect.. Ils sont tantôt chrétiens, tantôt juif, tantôt musulmans, etc. Ils sont aussi athées. Surtout au-delà de leur attachement résiduel il ont la religion des affaires et du profit .

Quand est-il du vaste monde du travail ? Il baigne lui aussi des cultures variées. S’agissant des religions on retrouvent aussi bien des athées que les croyants des grandes ou moins grandes religions. La seule différence avec les capitalistes et autres fonctionnaires du capital, les « faisant fonction », c’est qui sont beaucoup englués dans leurs croyances religieuses. Moins que jadis et cela a des conséquences. Ils sont plus en capacité de se mobiliser pour la défense de leurs intérêts collectifs face au capital. Cependant cette capacité est bridée par deux forces qui peuvent être contraire qui sont l’individualisme et le patriotisme. Le premier les pousse vers la lutte des places et le second vers une sorte de communautarisme national fondé sur la fraternisation naive entre le capital et le travail.

Pour renforcer cette dérivation des forces sociales pèsent pour renforcer l’individualisme négatif et le nationalisme factice. C’est ainsi que l’on va trouver deux religions - au sens d’emprise obsessionnelle collective - assez communément partagées, y compris chez les prolétaires, la religion du fric et la religion ethnico-patriotique. Il ne s’agit pas là de stigmatiser le besoin normal de pouvoir d’achat pour vivre puis les biens utiles à la vie ne sont pas distribués gratuitement, ni l’attachement de beaucoup de travailleurs français pour les services publics nationaux ou d’autres institutions utiles à tous comme la sécurité sociale par exemple. La religion du fric est celle qui va jusqu’à empêcher les solidarités contre le classisme ( ), le racisme, le sexisme. La religion du fric s’appuie sur la religion du travail - le travaillisme - bien porté en France tant par le christianisme que le mouvement ouvrier. Il ne suffit pas de dire que la devise du travaillisme c’est Travailler pour travailler. Il y a cela mais il y a aussi travailler plus longtemps, plus vite. La logique de la compétition et de la performance s’applique au travaillisme : Plus vite, plus haut, plus loin, plus fort Elle débouche sur sa version dopée par le sarkozysme : travailler plus pour gagner moins ! Pour autant, la critique de la religion du travail ne signifie pas apologie de l’inactivité mais plutôt un souci d’un travail sans cadence imposée avec des horaires hebdomadaires inférieurs à ce qu’ils sont aujourd’hui : 32 H ? 30 H hebdo pour les travaux pénibles. La religion ethnique à base de surcharge de christianisme ou de fausse laïcité empêche la solidarité entre travailleurs subissant les mêmes attaques. La fausse laïcité défend une religion au dépend d’une autre, en l’espèce le christianisme catholique contre le judaisme et l’islam. Cette dernière religion est particulièrement attaquée en France et en Europe par amalgame constant entre l’islam radical et l’islam pratiqué pacifiquement. La thèse de la postcolonialité tend aussi à défendre une religion contre une autre mais il s’agira - à l’inverse des catho-laïques - de défendre l’islam contre la laïcité et le christianisme.

CD


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