Commentaire de Christian Delarue
sur Le « carré républicain » : Liberté, Egalité, Adelphité, Laïcité
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Trois religions au service du capital : le travaillisme, le familialisme, le patriotisme,
Le monde du travail défend la liberté, l’égalité, la fraternité et la laicité contre le classisme, le sexisme et le racisme.
Le capital n’a pas de religion. Ce n’est pas tout à fait vrai. Comme
les travailleurs, les propriétaires des moyens de production et
d’échange participent d’une culture. Ils sont né dans un pays, une
famille. Ils ont des façons de vivre, boire, manger, entrer en relation
de genre, ect.. Ils sont tantôt chrétiens, tantôt juif, tantôt
musulmans, etc. Ils sont aussi athées. Surtout au-delà de leur
attachement résiduel il ont la religion des affaires et du profit .
Quand est-il du vaste monde du travail ? Il baigne lui aussi des
cultures variées. S’agissant des religions on retrouvent aussi bien des
athées que les croyants des grandes ou moins grandes religions. La
seule différence avec les capitalistes et autres fonctionnaires du
capital, les « faisant fonction », c’est qui sont beaucoup englués dans
leurs croyances religieuses. Moins que jadis et cela a des
conséquences. Ils sont plus en capacité de se mobiliser pour la défense
de leurs intérêts collectifs face au capital. Cependant cette capacité
est bridée par deux forces qui peuvent être contraire qui sont
l’individualisme et le patriotisme. Le premier les pousse vers la lutte
des places et le second vers une sorte de communautarisme national
fondé sur la fraternisation naive entre le capital et le travail.
Pour renforcer cette dérivation des forces sociales pèsent pour
renforcer l’individualisme négatif et le nationalisme factice. C’est
ainsi que l’on va trouver deux religions - au sens d’emprise
obsessionnelle collective - assez communément partagées, y compris chez
les prolétaires, la religion du fric et la religion
ethnico-patriotique. Il ne s’agit pas là de stigmatiser le besoin
normal de pouvoir d’achat pour vivre puis les biens utiles à la vie ne
sont pas distribués gratuitement, ni l’attachement de beaucoup de
travailleurs français pour les services publics nationaux ou d’autres
institutions utiles à tous comme la sécurité sociale par exemple. La
religion du fric est celle qui va jusqu’à empêcher les solidarités
contre le classisme ( ), le racisme, le sexisme. La religion du fric
s’appuie sur la religion du travail - le travaillisme - bien porté en
France tant par le christianisme que le mouvement ouvrier. Il ne
suffit pas de dire que la devise du travaillisme c’est Travailler pour travailler.
Il y a cela mais il y a aussi travailler plus longtemps, plus vite. La
logique de la compétition et de la performance s’applique au
travaillisme : Plus vite, plus haut, plus loin, plus fort
Elle débouche sur sa version dopée par le sarkozysme : travailler plus
pour gagner moins ! Pour autant, la critique de la religion du travail
ne signifie pas apologie de l’inactivité mais plutôt un souci d’un
travail sans cadence imposée avec des horaires hebdomadaires inférieurs
à ce qu’ils sont aujourd’hui : 32 H ? 30 H hebdo pour les travaux
pénibles. La religion ethnique à base de surcharge de christianisme ou
de fausse laïcité empêche la solidarité entre travailleurs subissant
les mêmes attaques. La fausse laïcité défend une religion au dépend
d’une autre, en l’espèce le christianisme catholique contre le judaisme
et l’islam. Cette dernière religion est particulièrement attaquée en
France et en Europe par amalgame constant entre l’islam radical et
l’islam pratiqué pacifiquement. La thèse de la postcolonialité tend
aussi à défendre une religion contre une autre mais il s’agira - à
l’inverse des catho-laïques - de défendre l’islam contre la laïcité et
le christianisme.
CD