Commentaire de Maldoror
sur Abd Al Malik : La guerre des banlieues n'aura pas lieu


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Maldoror Maldoror 10 mars 2010 22:04

Deux remarques :

1) Abd Al Malik est d’une bonne foi évidente, cependant sa quête du bien semble ne pas lui faire prendre conscience de l’existence du mal. Très clairement, quand il en appel au politique pour assurer le vivre ensemble il fait preuve de naïveté.
La réalité du politique, l’intérêt du politique actuel, inféodé à l’oligarchie financière, - car le billet de banque c’est le signe du pouvoir véritable - n’est en aucun cas d’instaurer un vivre ensemble, ni de s’attaquer aux inégalités croissantes qui dénaturent le sens même de nos régimes démocratiques modernes. Le pouvoir, au contraire, a, depuis une quarantaine d’année, joué contre le peuple, au profit du plus petit nombre. Et pour achever et consacrer la structuration oligarchique de nos sociétés, il entretiendra les divisions horizontales, par des tactiques finement pensées, machiavélique, entretenant la frustration des uns, les revendications des autres, racialisant la politique, par le biais de la discrimination positive entre autre, focalisant les passions sur des points secondaires, pour prévenir toute remise en cause sur le plan social.
N’est-ce pas ce à quoi nous sommes d’ores et déjà habitués ?
Par exemple, ce sont les mêmes qui ont favorisé l’immigration en provenance des pays musulmans qui aujourd’hui instrumentalisent la menace terroriste, les anglo-saxons étant maîtres dans ce jeu là : les divisions au sein du corps social sont réintroduites, cette fois-ci par l’introduction d’une population étrangère, ce qui aboutit à une racialisation de la politique, en lieu et place d’une remise en cause du partage de la plus-value, de même, par une tactique bien pensée, les peurs sont entretenues pour justifier des interventions au moyen-orient, car c’est là bas que se situent des matières premières de plus en plus cruciales sur le plan géopolitique.

2) La dissociation qu’il fait entre « l’islam et puis c’est tout » et « les gens qui ont leur interprétation » me semble artificielle : c’est un sujet qui va lire le coran, ce faisant il va nécessairement opérer une interprétation, une subjectivisation, notre compréhension d’une chose nous est singulière (ce qui est d’ailleurs confirmé par la neurologie il me semble, il y avait une vidéo sur le sujet sur agoratv) , bien sûr nous pouvons suivre des courants, des doctrines, mais il me semble illusoire de vouloir distinguer un islam coupé de l’homme et un islam des hommes.


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