Commentaire de sobriquet
sur Coline Serreau, la belle verte


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sobriquet 8 avril 2010 22:29

Votre réflexion ne m’apparaît pas décalée, elle touche un sujet significatif.

Personnellement, j’éprouve une sincère compassion pour les femmes qui n’osent se montrer que toute apprêtées. J’ai souvent tendance à interpréter ça comme un manque d’amour propre ; n’aiment-elles donc pas leur propre image ? Plus généralement, j’ai le sentiment que les gens qui n’aime pas voir les gens autrement que sous leur apparence bricolée n’aime pas vraiment le genre humain. Les hommes qui n’aiment les femmes qu’épilées, maquillées, brushées, etc., n’aime pas vraiment les femmes, mais juste une construction de l’esprit.

Bien sûr, quand on est habitué à ne voir que des gens ainsi fabriqués, l’apparence de Colline Serreau peut sembler fade. Mais il s’agit avant tout d’une déformation de l’oeil. Mangez très épicé pendant quelques mois, écoutez de la musique forte en basses pendant quelques semaines, et ce que vous aimiez auparavant vous semblera, passagèrement, très fade.

Vous parlez de négligence, de mépriser son corps. Pour moi, c’est tout le contraire. Il s’agit d’accepter son corps tel qu’il est et non tel qu’on l’idéalise. Il s’agit de s’affirmer par ce qui nous différencie intrinsèquement des autres. De ne pas consacrer du temps à s’identifier/soumettre à un modèle en grande partie fabriqué par les industries cosmétiques.

Personnellement, je considère que l’épilation est à la fois une mutilation et une torture, malheureusement entrées dans les mœurs. Elle est là, la haine de soi, même si beaucoup prétendent le contraire. On aime davantage le regard des autres que notre propre corps.

D’ailleurs, souvent, les baba-cool qui se présentent ainsi sont par ailleurs attirés par les médecines alternatives, le bio, le tai chi, etc. Preuve qu’il ne s’agit pas d’un désamour, mais bien d’une autre manière de s’aimer.


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