Commentaire de wilkins
sur Zemmour, Les Femmes Couguars et La Chine : la dictature de la gauche bien pensante


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

wilkins 13 avril 2010 15:19

Cet échange est assez étonnant... je me rends compte que nous avons des idées finalement proches. La raison des premiers accrochages est cependant révélatrice et très intéressante.

Nous avons probablement une culture et une maturation politique assez comparable, nous sommes passés sans doute par des constats analogues par le passé, pourtant aujourd’hui, lorsque je lis votre artcile, je suis dans un premier temps incapable d’aller à son terme, du fait de l’intégration d’un concept accusateur de « bienpensance » qui m’agace au plus point.

C’est très intéressant parce qu’on touche au coeur de ce qui fonde les grandes problématiques sociales et idéologiques du débat social en France de nos jours.



Vous dénoncez une bien-pensance caviardisée par des bobos éloignés des réalités de terrain. Je suis totalement en accord avec cette analyse. Je la renforcerais même avec sévérité : la gauche a longtemps refusé d’aborder un certain nombre de sujets parce qu’elle ne savait pas y répondre.
Exit les problèmes d’immigration, de flux migratoires en période de récession économique, d’isolement socio-culturel autarcique de certains quartiers provoquant un retour vers des repères hérités du pays d’origine pour les populations immigrées, des problèmes liés à l’insécurité, du racisme anti-blanc, du poids structurel des services de l’état sur le déficit public, du casse-tête des retraites, de la relance de l’économie par la consommation, du poids de la fiscalité et des charges sur des entreprises (dont 75% sont des PME-PMI, micro-entreprises, entreprises individuelles, etc.) pourtant fondamentales pour la vitalité économique, etc.


La gauche s’est replié sur elle-même dans un réflexe d’auto-défense pavlovien et systématique face à des problématiques qu’il était soudainement plus facile de contrer par l’anathème idéologique que par le débat.



On laisse la droite s’emparer de ces thèmes lorsqu’elle est au pouvoir pour mieux la contrer par l’indignattion vertueuse, confortée par des mécanismes intellectuels redoutablement efficaces et dissuasifs : l’accusation de racisme.
Peu importe la réalité ou non des phénomènes évoqués par l’adversaire, son point de vue est nul et non avenu parce que nauséabond, démagogique et populiste.

La gauche se repose alors sur des positions de principe en refusant l’analyse de fond.
Cette posture est désormais éventée de toute part, le navire idéologique prend l’eau, le blindage est enfoncé sous les coups répétés de certains polémistes de droite, assènant les mêmes questions, pliant parfois sous les doigts accusateurs, essuyant les insultes, mais tenant bon jusqu’à ce que la question finisse par s’intégrer au débat, par exister par elle-même...


Je me suis déinscrit du parti socialiste il y a deux ans parce que j’estimais que mon parti n’était plus en mesure d’apporter la contridiction sur des sujets fondamentaux. 


Pour autant, je ne supporte pas les réponses apportées par la droite à des questions qui sont bel et bien légitimes. Je m’étrangle devant l’évocation d’une pensée unique fantasmée pour les raisons que j’ai évoqué dans mes réponses précédentes. Je suis atteré par le présupposé racialiste, ethnique et culturel qui expliquerait toutes les difficultés sociales des populations immigrées de dernière génération.


Le débat sur ces questions prendrait plusieurs jours. J’y ai trouvé des réponses radicalement opposées à celles de Zemmour sans m’être imposé des arguments automatiquement puisés dans un champ idéologique forcé et héréditaire dépendant de ma famille politique.

Zemmour m’exaspère parce que derrière ses questions, il laisse entendre des réponses qui seraient consubstansuelles à la culture et la religion du pays d’origine de l’immigré.

Je crois l’inverse, fondamentalement.



je pense que les les immigrés polonais, tchèques, italiens ou espagnols ont rapidement dépassé les problématiques sociales ou identitaires parce qu’ils appartenaient à une vague d’immigration ou tous les indicateurs intégrationnistes étaient au vert : intégration par le travail (le chômage n’existait pas) intégration douce (les flux migratoires étaient moins importants en nombre et en vague, évitant ainsi l’agglomération de population au détriment d’un population autochtone) intégration géographique (même placés en banlieue, les immigrès se retrouvaient dans des zones péri-urbaines à majorité blanche, le cercle vicieux de la réappropriation du territoire par une majorité immigré ne s’effectuait pas parce tout le monde travaillait, les enfants de deuxième génération d’immigrés ne trainaient pas dehors mais reprenaient l’entreprise de BTP, commerciale ou artisanale familiale) intégration sociale (du fait des facteurs précédents, la dégradation sociale ne s’opère pas, le travailleur espagnol ou portugais n’a plus qu’à mettre une chemise pour ressembler à un travailleur français, tout le monde se fout de savoir quel dieu il prie chez lui) intégration ethnique (même si certains sont traités de « métèques », les différences s’estompent entre autochtones et immigrès, même couleur de peau, même religion, même travail, même lieu de vie. Passées les premières méfiances, l’assimilation s’opère naturellement).


Avec l’immigration africaine, nous avons mis tous les indicateurs au rouge : immigration massive pour des boulots non pérennes que ne reprendront pas les enfants, ils font les travaux que les blancs ne veulent pas faire. Rien à voir avec les travailleurs qualifiés des vagues précédentes qui laissent l’entreprise familiale au fiston, explosion du chômage pendant la période de regroupemeent familial, éloignement géographique : refus des municipalités centrales d’appliquer les lois sur les logements sociaux, ils défendent leur « éthnicité », même avec une « chemise » et un « travail », l’immigré africain ne ressemble pas à un Français pour le franchouillard moyen, (conséquence : dans les premiers temps, les mariages mixtes ne se font pas, le recentrage de ceux qui ont réussi n’opère pas non plus, les propriétaires d’appartements ne louent pas à des arabes ou des afriicains), toutes les distinctions culturelles ou religieuses agravent les mécanismes précédents. Les arabes et les noirs restant entre arabes et noirs, on commence à voir s’opérer les phénomènes de repli constatés dans tous les autres pays, quand l’immigration n’a pas été bien intégrée : uniformisation culture d’un quartier, réappropriation des traffics en tout genre, prolifération de la délinquance sur les constats d’échec, sentiment de séparation d’avec une population majoritaireme (blanche ou autre), retour du facteur religieux qui était éteint pendant quarante ans, apparition de langages urbains différentiateurs, etc.


Quand on a étudié les mécanismes de paupérisation sociale dans les banlieues angalises de Birmingham ou Liverpool, on retrouve toujours les mêmes causes pour les mêmes effets : quand la désindustrialisation a privé des milliers de gens de travail, les banlieues se sont mises à « bouffer » du pauvre créant les cercles vicieux qu’on connait. ce qui est frappant, c’est que pour Liverpool par exemple, même si les populations concernées sont toutes de la même couleur de peau, même religion, même origine, la dégradation sociale produit les mêmes effets qu’ailleurs : réappropriation des traffics, isolement culturel, naissance d’un langage urbain différentiateur, création factices d’identités culturelles autour du constat d’échec (d’un coup, les irlandais se mettent entre irlandais, les mancuniens entre mancuniens, les écossais entre écossais, les sidérurgistes entre sidérurgistes, etc.)


Alors si en plus vous êtes noir ou arabe, avec une couleur de peau et une religion différentes ! immaginez la vitesse avec laquelle la psychose s’installe chez la population d’origine et le réflexe de repli identitaire s’installe chez la population immigrée !

Comme il le dit lui-même, on constate la même chose avec l’immigration irlandaise aux etats-unis au XVIIIème siècle, l’immigration russe en Israel depuis 20 ans...

Pour Moi Zemmour fait de la bien-pensance de droite, il saute sur des constats actuels, des chiffres pour laisser suggérer des réponses implicites : si ils ne s’intègrent pas c’est parce qu’ils sont trop différents de nous, veulent garder leurs prénoms bizarres et donnent le primat à la religion.

C’est faux, il prend les conséquences et les vends à bas prix en les faisant passer pour des causes.
La bien-pensance de droite, c’est suggérer que les problèmes sont ethnico-religieux, confortant ainsi nombre de français dans leur intuition.

Ca m’exaspère.

Désolé pour cette réponse fleuve, je me suis laché, j’aurais pu tenir quatre jours comme ça, dans un sens, j’ai fait court :))



Bravo à vous si vous avez tenu jusqu’au bout de cet épanchement mais l’échange et vos réponses sensées m’ont donné envie d’aller plus en profondeur.



Bonne journée à vous et bon courage.
















 


Voir ce commentaire dans son contexte