Commentaire de VivreDifferent
sur Les ruses de Pharma-City


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VivreDifferent VivreDifferent 16 août 2010 15:56

Merci pour votre article, mais ce qui m’agace, c’est qu’à chaque nouveau scandale on a l’air de découvrir que l’industrie pharma est formée d’entreprises capitalistes, qui suivent le modèle capitaliste, c’est-à-dire qui recherchent le profit maximal. Moi qui pensais qu’ils vendaient des médocs dans le seul but de me guérir, je suis vraiment déçu...

Plus sérieusement, la santé envisagée uniquement sur un mode capitaliste ne peut être qu’un échec. Le capitalisme a besoin de la consommation, c’est-à-dire qu’il a tout intérêt à soigner les symptômes et ignorer les causes profondes de la maladie. Et c’est exactement ce que procure l’industrie pharmaceutique.

Prenons l’exemple de l’obésité : combien ça coûte, d’aller courir un peu tous les jours, de faire des exercices de musculation ? Rien. D’avoir une alimentation saine ? Pas forcément grand chose non plus. En choisissant un mode de vie plus sain, on combat non seulement l’obésité, mais aussi la dépression, le diabète, on ralentit le vieillissement du corps et de l’esprit... A l’inverse, la médication coûte cher, agit sur un problème en en créant d’autres (réduction du poids vs. dépression, par ex.). C’est mieux que rien peut-être, mais c’est une solution pas très rationnelle du point de vue de la santé. Par contre, d’un point de vue capitaliste, c’est tout bénéf.

Il faut revoir entièrement le système de santé, en se libérant du couple consommation-profit. La prévention doit être développée, elle est extrêmement efficace sur le long terme, et son rapport coût/efficacité incomparable à toute méthode curative.

Un exemple : combien de personnes souffrent de problèmes de dos ? La médication en ce domaine est malheureusement peu efficace, se concentre sur l’atténuation de la douleur bien souvent (ce qui est nécessaire évidemment, une fois les problèmes installés), les interventions chirurgicales sont délicates et coûteuses. Or, on pourrait probablement réduire sans grands frais par 10 le nombre de personnes victimes de problème de dos, par des mesures de prévention simples :
- détection systématique au début de l’adolescence (voire avant) des enfants ayant des problèmes de colonne vertébrale. Ca n’a rien de compliqué : pour détecter une scoliose, par exemple, il suffit de faire pencher la personne en avant et d’observer le bas de son dos : si une bosse se forme d’un côté, la personne souffre d’une scoliose. Traité dès le début de l’adolescence, on peut fortement réduire la scoliose et ses conséquences.
- apprentissage aux adolescents des mouvements de musculation qui leur permettront d’avoir un dos solide à l’âge adulte
- apprentissage systématique des positions à adopter pour porter une charge afin de préserver son dos (l’effort doit être supporté par les jambes et non par les vertèbres)
Ces mesures sont simples et de bon sens, pourquoi ne sont-elles pas appliquées ? Toujours la vue à court terme...

Certes, le secteur de la santé ne contribuerait plus (du moins directement) à la croissance économique, voire la freinerait, mais on gagnerait en qualité de vie. Il faut savoir quel est notre projet de société : créer de l’argent ou du bien-être ?


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