Hijack
La situation n’est pas aussi tranchée que cela. Restons au strict plan intérieur. Que peut faire Barack Obama avec une Amérique profonde qui lui tourne le dos ? Il est le premier président américain à réussir l’impossible : l’assurance santé pour tous. Le régime n’est pas parfait. Mais il répond à un immense besoin des populations pauvres privées de soins de santé. L’Amérique profonde n’en a cure du fait que les États-Unis ont de meilleurs rapports avec le reste du monde. On ne pardonne pas au président Obama de ne pas avoir ramené la prospérité. L’Amérique profonde n’a pas apprécié ses valses hésitations sur l’immigration. On lui pardonne pas davantage ses positions modérées sur les droits des homosexuels ou sur l’avortement. Le journaliste
Ross Douthat du New-York Time écrivait qu’il existe deux amériques : The first America is wholly secular. Cette amérique qui ne vit que pour et par la Constitution des États-Unis (An America where the newest arrival to our shores is no less American than the ever-so-great granddaughter of the Pilgrims). L’autre amérique est celle qui ne parle ni espagnol, ni chinois, ni arabe. Elle tire sa culture du protestantisme et de son héritage judéo-chrétien. Elle ne parle qu’anglais. L’une est ouverte. L’autre est refermée sur elle-même. L’une est plutôt politique. L’autre est plutôt religieuse. Ainsi va l’Amérique de Barack Obama. Et ces deux
hémisphères de l’Amérique voteront en novembre prochain.