Commentaire de Jean d’Hôtaux
sur Les irréductibles du « made in France »


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Jean d'Hôtaux Jean d’Hôtaux 9 septembre 2010 22:42

@ Pasou :

" NOn, le probleme n’est pas la concurrence saine entre l’Allemagne et la France,...« 

Je ne sais si votre commentaire m’est destiné, c’est pourquoi je rebondis à vos propos.

Bien d’accord qu’en Europe, les modèles socio-économiques dont vous parlez sont assez proches.

Mais prenons le cas des produits chinois, puisque vous les évoquez.

La Chine est souvent qualifiée »d’atelier du monde« et c’est exact !

Toutefois, il faut rappeler que la libéralisation du commerce mondial découle d’accords internationaux conclus dans le cadre de l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce), et dans le cas qui nous préoccupe, ils se sont déroulés entre la Chine et l’UE. Si l’UE, dont la France est membre, a conclu ces accords, c’est qu’elle y trouvait des intérêts. Quels sont-ils ?
La Chine produit et s’enrichit. Elle constitue de ce fait un énorme marché de 1500 millions de consommateurs potentiels, susceptible d’intéresser les produits français. Ce n’est donc pas par hasard si M. Sarkozy se déplace à la foire de Shanghai avec toute une brochette de représentants de l’économie française.

Si vous voulez exporter en Chine, il faut qu’en contrepartie la France, ainsi que l’ensemble des pays européens, acceptent d’importer des produits chinois.
Je sais que cela n’est pas très agréable à entendre, mais c’est ainsi que cela fonctionne.

Par ailleurs, bon nombre d’entreprises européennes sous-traitent de nombreux produits en Chine, sous leurs propres marques, avant de les réimporter en Europe. Pourquoi le font-elles, sinon pour rester concurrentielles ?
A ce propos et pour rebondir sur l’article, comment »l’Observatoire« dont il est question pourrait-il recenser un produit »made in France", alors que celui-ci est lui-même constitué de composants fabriqués à l’étranger, dont en Chine ? Et ceci est la cas de la plupart des produits concernés.

Au fil des années les conditions de vie des chinois s’améliorent, ceux-ci consomment mais deviennent également plus exigeants sur leurs conditions sociales, revendiquent davantage. Ainsi l’écart entre les coûts de production chinois et européens se résorbera, sans parler des coûts de transport entre la Chine et l’Europe.
On a vécu la même situation il y a quelque 40 ans avec le Japon, pays qui jouit aujourd’hui d’un niveau de vie comparable à l’Europe.

Non, le protectionnisme n’a aucun avenir pour le bien-être de quelque pays que ce soit ...

Cordialement !


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