Commentaire de Indépendance des Chercheurs
sur Des manifs pour rien ?


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Indépendance des Chercheurs Indépendance des Chercheurs 24 septembre 2010 14:13

Ou encore :

http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2010/09/20/retrait es-un-projet-de-loi-accelere-v.html

Retraites : un projet de loi « accéléré » (V)


Le 20 septembre, RTL diffuse un entretien du secrétaire national de la CGT Bernard Thibault, invité de Jean-Michel Aphatie, avec le titre fort parlant : « Halte aux slogans incantatoires à la grève ! ». On dirait que, pour les dirigeants syndicaux français, la cible n’est plus le projet dit de « réforme » des retraites mais la dissidence de la base. Est-ce vraiment une surprise ? Ce week-end, dans Le Monde, François Hollande a été très clair : « ... il faut (...) afficher comme principe que la durée de la cotisation est fonction de l’espérance de vie ». Nicolas Sarkozy et Eric Woerth disent-ils autre chose ? Pourquoi manifeste-t-on exactement, sachant qu’à la fin des manifestations les médias dirigent inévitablement leurs caméras et leurs micros vers ce genre de « vedettes » syndicales et politiques ? François Hollande ne s’est pas gêné pour « saluer » ce qu’il appelle «  la responsabilité des syndicats » qui « n’appellent pas au refus de toute réforme ». Comment refuser une « réforme » qui fait partie du programme défini à l’échelle européenne sous le gouvernement de « gauche plurielle » de Lionel Jospin et entériné par ce même gouvernement dans les accords du Conseil Européen de Barcelone ? Les propos de François Hollande ressemblent comme un calque à ceux tenus l’année dernière par le proche conseiller de Nicolas Sarkozy, Alain Minc, félicitant les directions syndicales pour leur «  canalisation » du mouvement populaire. Des déclarations qu’Alain Minc vient encore de confirmer. A-t-on affaire à autre chose qu’à une mise en scène dont l’issue est décidée d’avance et où les seus véritables enjeux sont purement électoraux ? Manifestement, les soucis de politiciens et « gestionnaires » se situent très loin de ceux des «  petits citoyens », si on pense par exemple à la transaction en cours sur l’affaire des emplois fictifs de la Mairie de Paris dont on a soudain cessé de parler dans les médias. Ou, comme le rappelle encore 20 minutes le 20 septembre, aux revenus de l’actuelle équipe dirigeante de la Ville de Paris. A ce sujet, le dernier rapport de la Cour Régionale des Comptes a donné lieu à un communiqué en réplique de la Ville de Paris expliquant notamment que la « rémunération nette annuelle » des vingt directeurs généraux que compte cette institution «  est en réalité de 150.000 € toutes primes comprises ». D’après l’équipe Delanoë, un tel traitement serait « strictement conforme à celui des cadres supérieurs de l’Etat qui occupent des fonctions équivalentes ». Combien de fois le SMIC, ou une retraite moyenne ? Quel rapport avec la situation réelle du pays ?

[la suite, sur le lien http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2010/09/20/retrait es-un-projet-de-loi-accelere-v.html ]

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Retraites : un projet de loi « accéléré » (VI)

Le 22 septembre, Sud Ouest publie une interview de l’économiste Elie Cohen, professeur à Sciences Po et directeur de recherche au Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), avec d’emblée le titre « Il faut diminuer la dépense publique ». Cohen met en cause « l’organisation économique de la France », le «  droit social », les « charges »... et invite le lecteur à se demander « pourquoi Renault, chaque fois qu’il construit une usine nouvelle, c’est dans un pays étranger ». Il se garde, en revanche, de demander de quel droit les industriels procèdent-ils à des délocalisations, pourquoi la loi le leur permet... Sur son site, Elie Cohen diffuse un rapport intitulé « Les leviers de la croissance française », elaboré notamment avec Philippe Aghion, Gilbert Cette et Jean Pisani-Ferry, et présenté il y a trois ans à François Fillon dans le cadre des activités du Conseil d’Analyse Economique. Est-ce autre chose que l’expression de l’idéologie dominante des couloirs euro-bruxellois et des think tanks qui les inspirent ? L’actuelle casse programmeé des retraites n’est qu’un volet de la vaste entreprise de démolition sociale également programmée depuis une dizaine d’années par l’Union Européenne avec la participation active des gouvernements «  nationaux » de « droite » comme de « gauche ». Précisément, un article de Libération intitulé « Avec la crise, des Français renoncent à se soigner » évoque une inquiétante montée des renoncements aux soins à cause de leur coût et du défaut croissant de couverture par l’assurance maladie. Le problème existe aussi dans bien d’autres pays. Mais s’agit-il vraiment d’une conséquence de la crise, alors que les gouvernements ont généreusement arrosé les multinationales et la grande finance aux frais des travailleurs ? Le 22 septembre, la veille d’une importante journée de manifestations, HNS publie un appel militant intitulé « Syndicalistes pour la grève générale », qui contient ce simple constat : «  patrons et gouvernement veulent nous faire travailler plus longtemps et nous payer moins, pour dégager encore plus de profits sur notre travail  ». Exact, mais ce n’est pas tout. La casse du Code du Travail a accéléré la déstabilisation de la situation de nombreux salariés, notamment à des âges plus ou moins proches de l’âge actuel de la retraite et sans que la compétence professionnelle des intéressés soit en cause. A ce sujet, les comportements syndicaux sont souvent très ambigus. En témoigne le silence gardé par les syndicats de la recherche scientifique sur les « suivis post-évaluation » des chercheurs du CNRS par des services « des ressources humaines ». Des « suivis » instaurés depuis plus de trois ans, et dont les chercheurs ayant dépassé la cinquantaine apparaissent comme une cible privilégiée. La même politique risque de s’appliquer à d’autres catégories de personnels de la recherche.

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Retraites : un projet de loi « accéléré » (VII)

Le 23 septembre, au milieu d’importantes mobilisations contre ce projet de loi, le Sénat prépare l’examen du texte « portant réforme des retraites » reçu de l’Assemblée Nationale il y a une semaine. Mais pourquoi exactement a-t-on manifesté  ? Avant même les manifestations, François Chérèque déclarait dans Direct Matin : «  La CFDT veut un projet de loi pour assurer l’avenir des retraites et ne pas donner le sentiment qu’on peut se passer d’une réforme ». Et si le secrétaire général de la CFDT se déclare opposé au recul de l’âge de la retraite, c’est parce qu’il « crée des inégalités ». Mais sur le fond, ni la direction de la CFDT ni celles des autres « grandes centrales » syndicales, pas plus que les états-majors des « principaux  » partis politiques, ne s’opposent au discours de Nicolas Sarkozy sur la prétendue existence d’un « problème qu’il faut résoudre par une réforme ». Un fort douteux « problème », que l’on assimile au maintes fois claironné « vieillissement de la population », comme si le dumping social à l’échelle européenne et planétaire n’était pas l’outil essentiel de l’actuelle démolition des standards sociaux et des droits des travailleurs dans les pays dits « riches ». A « droite » comme à «  gauche » et dans les directions syndicales les plus « influentes », la logique reste celle des accords du Conseil Européen de Barcelone entérinés notamment par le gouvernement de Lionel Jospin en mars 2002. Alors que la CGT recense « 3 millions de manifestants dans 232 manifestations » le 23 septembre, la question cruciale de l’orientation des mouvements revendicatifs devient d’autant plus critique que : i) les travailleurs « seniors » sont de plus en plus ouvertement, et arbitrairement, traités comme des «  marginaux » ; ii) l’appel à la journée du 29 septembre apparaît clairement comme un soutien à l’Union Européenne en tant que structure supranationale.

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Cordialement

Le Collectif Indépendance des Chercheurs
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