Commentaire de fifilafiloche
sur G 20 : le crépuscule de l'Occident


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fifilafiloche fifilafiloche 9 novembre 2010 18:22

Vous avez raison, M. Santi, contrairement à ce que prétendait Attaturk (qui avait motivé l’adoption par les turcs de l’alphabet Romain et une constitution laïque), l’avenir de la civilisation (l’humanité) n’est plus à l’Ouest. 


Et comme vous le précisez, il n’y a pas à le regretter, nous ne représentons après tout, Europe et USA, moins de 10% de la population mondiale et sommes sur représentés dans les institutions mondiales (3 sièges permanents sur 5 à l’ONU, monopole sur les présidences du FMI alors que nous sommes les plus endettés).

Nous aurons tout de même réussi à imposer l’usage de nos langues européennes à la majorité de la planète (Anglais, Espagnol, Portugais) et aurons structuré des continents (Afrique, Amérique, Australie) à notre image (Etats).

Les pays émergents en excès de trésorerie n’ont aucune raison de nous faire plus de cadeaux que nous ne leur en avons fait, il y a dix ans, quand eux même ont connu des difficultés de liquidités (prêts à des taux supérieurs à 10%). Nous profitons encore de notre histoire en pouvant imprimer de la monnaie sans conséquences dramatiques, puisque nos monnaies ont une utilité internationale. Cela ne pourra durer éternellement, la montée de l’or, les trocs sud sud matière première contre produits manufacturés en témoignent.

Un simple exemple, ici au Paraguay, les Renault et Peugeot sont ne se voient dans les rues qu’en occasion. Les marques chinoises représentent la grande majorité des véhicules neufs (JAC motors, Geely pour les voitures, Yamazuky, Leopard, Kenton pour les motos). L’influence commerciale européenne y est, comme en Afrique, en régression rapide.

Il faudra s’habituer à voir Brésiliens et Chinois arpenter nos rues comme touristes en remplacement des Américains, s’intéresser aux vitrines de luxe et alimenter ainsi une industrie non délocalisable. Il faudra s’habituer aux donneurs d’ordre étrangers qui imposeront leur culture à nos entreprises. Il faudra être capable d’opérer cette révolution culturelle, de parler d’égal à égal avec des pays que nous dominions antérieurement par notre influence économique et culturelle.

 Comme la révolution féministe, ce bouleversement des habitudes et des certitudes ne va pas se faire sans douleur, sans incompréhension, mais nous n’aurons d’autre choix que l’accepter. Accepter que nos valeurs internationalistes et interventionnistes soient remises en question par d’autres cultures aux approches différentes, et qu’à notre tour nous soyons économiquement obligés de nous aligner sur des choix étrangers. 

Bref, accepter contraints et forcés de ne plus se voir comme le centre du monde. Les habitants de Buenos Aires ont eu besoin de la crise de 2003 pour ravaler leur orgueil légendaire, le microcosme parisien souffrira sans doute de la même manière du décalage entre sa compréhension de son importance et ce déplacement des centres de gravité. 

Une grande claque qui ne pourra que remettre les idées en place.

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