Commentaire de Equinox
sur La haine du chiffre trois (« A serious man », Joel & Ethan Cohen, 2010)
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Je partage assez ce point de vue de Morpheus (sans doute parce que j’aime les rythmes ternaires du jazz qui donnent l’impression que tout est toujours prêt à basculer...).
Dans le fond, on pourrait presque soutenir le raisonnement inverse des frères Cohen (à supposer que mon interprétation soit juste).
Je m’explique : pendant très longtemps les grandes civilisations se sont fondées sur un ordre ternaire, le guerrier, le paysan, et le moine (c’est la grande leçon de Dumézil et de Georges Duby). On avait semble-t-il atteint un certain équilible alors, mais force est de constater que depuis deux ou trois siècles la France privilégie le chiffre deux :
catholiques contre protestants ;
droite contre gauche ;
Mac contre PC ;
Bordeaux contre Bourgogne ;
Paris contre province ; etc.
La liste est longue... On comprend que le chiffre deux, en refusant la complexité est plutôt source de conflits multiples. Acceptez le chiffre trois, c’est reconnaître tout simplement la diversité et faire fi de tous les manichéismes. C’est finalement opter pour la politique contre l’idéologie (qui affectionne souvent le 2).