Commentaire de Gaspard Delanuit
sur Sectes, industrie pharmaceutique et psychiatrie


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Qaspard Delanuit Gaspard Delanuit 5 janvier 2011 08:40

A l’époque (pas si lointaine) de la chasses aux sorcières en Europe qui conduisit tant de femmes sur le bûcher (après de multiples tortures), les arguments des inquisiteurs étaient très analogues à ceux des « chasseurs de sectes » contemporains. 


1. Remettre en cause les tribunaux de sorcières, c’est évidemment « être pour les sorcières » et donc être diabolique soi-même. 

2. Affirmer qu’il n’existe pas de sorcières ( mais seulement d’honnêtes préparatrices de tisanes, de réelles empoisonneuses ou simplement des femmes indépendantes d’esprit) c’est la preuve qu’on est manipulé par une sorcière ou qu’on fait partie d’une confrérie de sorcellerie. L’existence des sorcières n’est pas à prouver : il existe suffisamment d’histoires de sorcières pour que chacun soit convaincu de leurs méfaits. 

3. Comment mettre en doute la bonne volonté des inquisiteurs : ne veulent-ils pas débarrasser le monde du fléau abominable des sorcières ? Quels autres buts pourraient bien poursuivre ces hommes dévoués à une si juste cause et qui ont reçu une formation si exigeante ? Si la mission des inquisiteurs n’était pas légitime cela voudrait dire que toute l’Eglise est dans l’erreur, ce qui est impossible et faire cette supposition serait déjà céder une parcelle de notre âme aux puissances diaboliques. 

4. Les sorcières qui obtiennent des guérisons par des moyens inconnus de l’université et de la Sainte-Eglise recourent forcément à des procédés diaboliques : leurs guérisons ne sont pas des guérisons mais des perfidies du Malin. 

5. Une sorcière qui donne l’impression d’être simplement une femme pieuse est une double-sorcière puisqu’elle est capable de singer les vertus chrétiennes. 

6. Il est impossible de savoir exactement combien de gens sont victimes des sorcières, probablement des centaines de milliers, c’est pourquoi il faut être impitoyable avec les sorcières. 

7. Si on avait brûlé plus tôt la femme du forgeron (une sorcière rousse qui avait un chapelet ébréché), le fils du boulanger ne serait pas né muet. Il faudrait donc pouvoir dépister les sorcières dès l’enfance, voire à la naissance afin de jeter directement ces étrons diaboliques au feu. 

8. Seul un Inquisiteur autorisé est à même de dire qui est possédé par le Diable. Parfois la sorcière ne sait pas qu’elle est une sorcière, mais l’inquisiteur, lui, le sait. 

9. Il ne faut pas laisser à la sorcière le droit de se défendre comme si elle n’était pas effectivement une sorcière, sinon elle aurait tôt fait de prouver grâce à sa malice diabolique qu’elle n’est pas une sorcière. 

10. Le traitement infligé aux sorcières n’est pas si cruel comparé aux monstruosité qu’elles commettent. Ce serait tomber dans le filet du Malin que de s’émouvoir devant les hurlements de douleur d’une sorcière comme si c’était une femme ordinaire. Tout ce que nous faisons subir à ceux qui sont tombés dans les gouffres de la sorcellerie est fait dans le but de sauver leur âme. 

11. Les confréries diaboliques cherchent toujours à se rapprocher du pouvoir, elles envoient des sorcières séduire les chefs et les rois, afin de les rallier à leur cause. 

12. Tout ce qui arrive de mauvais dans le monde est du, d’une manière ou d’une autre, à l’action des sorcières. 

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