Commentaire de Marc Bruxman
sur L'ère post-industrielle et la crise économique


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Marc Bruxman 7 janvier 2011 18:53

Merci pour votre réponse.

Il y a en effet une confusion fréquente qui est faite entre délocalisation et désindustrialisation. Or, si nous n’avions pas délocalisés, le nombre d’emplois industriels se serait tout de même effondré. Automatisation, méchanisation, informatisation, on sait faire tout cela. La délocalisation a permis de rendre un temps l’homme moins cher que la machine. Cela ne durera pas, mais cela a permis d’offrir du temps aux pays émergents.

En Chine, autour de Shenzen, les salaires montent. Foxconn est en train de partir de Shenzen progressivement et parle même de créer une chaine entiérement automatisée. Celle-ci ne générera alors que très peu d’emploi sur place.

Concernant les emplois de services, vous avez un apriori négatif, je trouve. La plupart des emplois industriels étaient également peu qualifiés (travail à la chaîne, ...). De même il existait des emplois industriels biens (on est d’accord qu’un bon tourneur ou un bon fraiseur ca n’a rien à voir avec un employé sur une chaîne). Mais la vaste majorité de ces boulots ne nécéssitait aucune compétence. C’est d’ailleurs l’apport de Taylor et de Ford et de l’industrie en général. Le secteur des services a bien entendu retenu ce pragmatisme industriel et fait en sorte qu’une vaste majorité des services puissent être accomplis par des gens y compris très bêtes (ca coute moins cher à recruter).

De l’autre coté pour faire moins caricatural que le torchage de vieux, vous pouvez trouver des emplois de services intéressants : Google, Microsoft et l’intégralité du secteur Internet, les opérateurs télécoms (plein de boulots intéressants à l’exploitation réseau), Microsoft, Business Objects, et l’intégralité du secteur des logiciels, La logistique (les problématiques d’organisations de transport sont sympa, il n’y en a pas que pour les gros bras), le spectacle, le droit, et puis même dans un supermarché, il y a une tonne de boulots intéressants, notamment pour l’agencement scientifique des rayons. Perso, je bosse dans le logiciel (avec des applications sur internet) et il y a plein de choses intéressantes à faire. Quand aux délocs en Inde de développement logiciel cela existe, mais cela reste limité pour des tas de raisons, la premiére étant qu’une fois tous les coûts pris en compte c’est relativement cher. Mais effectivement certains boulots bas de gamme (genre les tests) sont outsourcés et vu que l’on ne parvient pas à recruter des informaticiens en occident cela n’est pas une mauvaise chose.

Enfin vous abordez le problème de la répartition des richesses. Il est vrai que la dessus, la société industrielle fonctionnait bien avec une répartition généreuse et que c’est bcp moins le cas de la nouvelle société. Mais c’est aussi et surtout parce qu’avec des formations de plus en plus inadaptés, vous payez très cher les profils qui ont la bonne formation Un ingé informaticien commence à 2000 Net mais son salaire sera à plus de 3000 € nets en moins de 5 ans de carrière Et ce ne sont que des moyennes. Les très bons profils peuvent se négocier à bcp plus. De même un spécialiste de l’import export qui connaît très bien l’ensemble des rouages des douanes cela vaut une fortune.

L’école de la république n’a pas préparé les gens aux bons métiers et au bon état d’esprit. Ceux qui l’ont malgrès tout sont les grands gagnants, tous les autres les grands perdants. Une société plus égalitaire ne pourra arriver que lorsque le savoir sera mieux partagé.


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