Commentaire de Serial
sur François Hollande et la finance islamique : « ça ne me fait pas peur... »


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Serial 16 février 2011 12:59

Un crédit islamique reste un crédit mais dont le montage financier est un peu différent de celui auquel nous sommes habitués.

Oui en théorie c’est ça. Notez que je suis très très loin d’être un spécialiste sur le sujet. Je m’intéresse à l’actualité mondiale en générale, et le sujet des banques islamiques à fait lieu de pas mal d’articles quand la tempête financière s’est déclenchée.

un établissement bancaire classique, s’il en respecte toutes les règles d’un point de vue financier, peut-il proposer des crédits qui seront considérés comme conformes à la finance islamique, donc « autorisés » (hallal ?) aux musulmans pratiquants ?

Vous trouverez bien des intégristes musulmans ou « laïques » pour prétendre le contraire car c’est dans leur intérêt. Mais l’Islam est originellement une religion décentralisée, obéissance à Dieu directement, plutôt qu’à un clergé. Ce qui fait que si un « produit », ici une banque ou financement respecte les critères en question, elle n’a pas besoin de l’aval d’une autorité religieuse pour lui donner un badge de bonne conduite. Il existe ceci dit quand même des organismes en France comme un peu partout ailleurs qui vérifie ce genre de montages.

Après, si c’est une banque qui en générale ne respecte pas ces principes mais qui propose un placement à part spécial « hallal » comme vous dites, c’est probablement plus compliqué et je n’ai pas d’avis dans un sens comme dans l’autre.

inversement, imaginons que, faisant appel à un courtier, je reçois plusieurs propositions de montage financier, l’un se trouvant être islamique mais les conditions financières me conviennent, en tant que non musulman est-ce que j’y ai droit ?

Oui bien entendu comme rien n’interdit à un non musulman de manger Hallal. Je serais bien incapable de citer une source de tête pour la finance (comme je l’ai dit les articles que j’ai lu datent un peu et ma mémoire..), mais ça doit se trouver sur Google sans trop de problème. Ca reste des banques avant tout, et il est assez évident qu’avoir des non musulmans comme clients leur est bénéfique à tout point de vue.

Petite anecdote amusante, il y a quelques années je me suis renseigné à propos d’une banque en ligne, qui proposait principalement des comptes pour investissements boursiers. Parmi les comptes disponibles il y avait un compte « islamique », « interest-fee ». Autant je comprends le principe du crédit islamique, autant, si vous dites que la finance islamique interdit la spéculation, non seulement je ne comprends pas le concept mais n’y a-t-il pas une contradiction à créer des PEA islamiques ?

Je sais qu’ils utilisent un mécanisme pour contourner l’intérêt. Pour le reste, les fonctionnalités exactes m’échappent n’étant pas économiste. Wikipedia à un chapitre peu détaillé sur ce sujet mais c’est toujours une piste.

La question étant : dans l’expression « finance islamique », quel est le mot le plus important ?

Dans ce cas c’est certainement finance. Une finance encadrée par des règles que l’on apprécie ou pas, c’est selon le gout de chacun. Mais rien de plus. Et c’est désolant qu’un responsable politique que se veut présidentiable se ramasse comme cela sur un sujet en réalité anodin.

C’est de toute façon un faux débat. Islamisme est un mot utilisé à tort et à travers (comme dans cet article) soit pour faire peur soit pour faire des visiteurs. Sa simple prononciation déchaine immanquablement une vague de commentaires sans rapport avec le sujet traité. C’est usant.

Tiens, un peu hors sujet, mais ceux qui lisent l’anglais se marreront bien en lisant ce post :

http://slacktivist.typepad.com/slacktivist/2010/08/please-forgive-me-for-the-actions-of-extremists-i-have-never-met-who-commit-acts-of-violence-that-i-.html


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