Commentaire de jean-jacques rousseau
sur Qu'est-ce que l'Ultralibéralisme ?


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jean-jacques rousseau 11 mars 2011 22:07

C’est bien la première critique que j’adresse à l’encontre du libéralisme. « La liberté d’agir sans nuire à autrui » qui est une conception de la liberté a-morale par défaut, c’est à dire sans intention de bien faire. 

Si la libre circulation des agents qui agissent sans nuire, dans l’attention unique de leur objectif de profit intéressé, contribue à la prospérité de la nation, j’imagine que c’est par pure coïncidence. Car dans cette société (toute théorique) la somme des actions, intéressées et égoistes, aurait pour résultat un bien général sans que personne ait voulu faire le faire ? 
C’est un pari risqué et à mon avis tout à fait loufoque. Je ne me baserais pas dessus pour fonder une société de droit, ni une économie prospère. 
Si Smith à pu formuler une telle hypothèse séduisante, il ne faut pas oublier le contexte : il vit dans une société moderne et civilisée ou la règle chrétienne du service désintéressé à autrui est la règle morale de base depuis l’invasion romaine.

Le moindre des arguments que je peux vous proposer c’est de dire que le libéralisme est lui meme un projet politique dont la fin supposée est le bien commun et la prospérité nationale. L’intention initiale est déjà morale et l’effet collatéral éventuel -de l’application de la méthode de l’ordre spontané libéral- ne peut pas être fortuit puisqu’il à été envisagé tel. 
Le deuxième argument serait pragmatique, c’est à dire de vérifier si l’hypothèse libérale d’un ordre spontané et bénéfique pour chacun et tous par l’instauration d’une liberté neutre se vérifie ou pas sans intervention bien intentionnée de l’autorité publique... 
Je n’y crois pas mais je demande à voir cette démonstration. L’exemple du boulanger est stupide, qu’est qui dit que le boulanger n’a pas plutôt l’intention de faire du bon pain, de rendre service aux gens et de préparer son âme au jugement divin que de servir son propre intérêt et de compter les pièces d’or qu’il accumule ? D’ailleurs il y a en a qui font du bon pain à bon marché et les autres... C’est souvent les autres qui « réussissent » dans les affaires. Et alors, qu’est ce que ça prouve ?

Je préfere plutot que de répondre comme Cain « suis-je le gardien de mon frere ? » la formule de « fraternité » qui orne nos frontons, c’est à dire le devoir moral d’apporter aide et assistance à tout autre membre en difficulté comme si j’appartenais à une grande famille unie et solidaire.
En tout cas j’ai apprécié entendre le Premier ministre du Japon dire apres un tremblement de terre : « soyez vigilants et fraternels » plutot que « sauve qui peut ! »... 
Vous voyez ce que je veux dire ?

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