Commentaire de Alain
sur Incroyable ! Des titulaires des Palmes académiques accèdent à la conscience !


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Alain 12 mars 2011 17:48

Monsieur Villach

Je suis très touché par ce que je viens de lire et je pense que l’auteur de ce courrier n’a pas essayé de comprendre. Il frappe avec un gros marteau vindicatif (pourquoi ?) sur un ensemble en confondant les éléments en une même bouillie acerbe. Cela ne peut que nuire à un combat qui a besoin de tous, avec leurs grands et petits moyens d’exprimer leur désespoir et leur espoir... C’est dommage ! 

 Je ne redirai pas les termes de ma lettre de renvoi des Palmes Académiques, simplement ma fierté de les avoir acceptées : oui, j’ai accepté de signer la demande lorsque j’ai pris ma retraite, après deux refus pendant mon temps d’activité. Oui, c’est porté par toute une communauté scolaire que je l’ai fait, celle qui m’a accompagné dans et autour de notre école pendant tant d’années ! Oui, c’est toute cette communauté qui aurait dû être décorée ! Oui, j’ai éprouvé beaucoup d’émotion lorsque c’est des mains d’une collègue impliquée toute sa vie dans le service aux autres, (à 75 ans elle œuvre toujours pour les enfants et les familles) ! Oui, en 40 ans l’Ecole m’a donné beaucoup et j’espère lui avoir donné le plus possible ! Oui, tant que je le pourrai, j’accompagnerai la vie scolaire et éducative là où je me trouve… Oui, j’ai agi, rempli au mieux mes fonctions, manifesté aussi, crié… le blâme, désolé je n’ai fait que le frôler… Oui quitter l’école fut un déchirement…

Un jour, j’ai écrit, un livre qui ne me rendra ni riche, ni célèbre, mais nécessaire pour mon équilibre : en son début, un enseignant se fait brûler, désespoir et cri d’éveil… Roman de société où je rêve d’un grand mouvement d’où renaît l’Ecole… Me fallait-il en faire autant, en autodafé ? Qu’auriez-vous dit alors ? Non j’ai préféré brûler cette médaille qui pour moi représentait tant et tant de moments importants, douloureux parfois, heureux souvent.

Je crois en l’Ecole plus qu’en n’importe quelle institution et si mon geste, celui de nombre de personnes qui font le même, est insignifiant à côté de tous ceux que SAUVONS L’ECOLE nous relate chaque jour, considérez-le quand même comme l’une de ces gouttes d’eau qui finiront par faire déborder le raz-le-bol de la CASSE de l’Ecole. En toute conscience, et elle ne vient pas d’éclore, je revendique mon geste. Ne nous divisez pas plus Monsieur, au contraire, admettez la complémentarité des actions. Vous savez, ne pas bouger et garder notre décoration, c’était le plus facile.

Sans rancune, mais avec amertume,

Alain

 

 

  


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