Commentaire de yvesduc
sur Fukushima, nuages noirs à l'horizon


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yvesduc 21 mars 2011 21:53
Merci pour ces informations importantes et pour tenir bon alors que les médias semblent déjà pas loin de passer à autre chose... À propos de l’hypothèse du sarcophage, je me demandais quand on commencerait à en parler car il faut se souvenir que les travaux consécutifs à la catastrophe de Tchernobyl avaient fait appel, selon les sources, à 500 000 à 800 000 « liquidateurs », parmi lesquels on a compté ensuite de 47 morts à 125 000 morts (rien que la fourchette m’amuse ; sources : Wikipédia et Le Monde Diplomatique), qui ont (entre autres choses) été chargés de poser deux énormes poutres, appelées « Mamoth » et « Octopus » par les ingénieurs, destinées à supporter le sarcophage en remplacement de la structure détruite du bâtiment (lequel sarcophage n’est d’ailleurs pas totalement étanche). En images :

photo 1 , 
photo 2 , 

(Entre parenthèses, sur ce même site, passionnant, on trouvera les fameuses photos du couvercle de béton renversé comme une crêpe et des coulées du coeur :


fin de la parenthèse)

À supposer que l’électricité et l’eau soient rétablis à Fukushima, de quoi seront faits les prochains mois ? Quels types de travaux s’imposeront ? Requérant combien de travailleurs ? Dans quelles conditions de radioactivité ? Avec quelles conséquences pour leur santé ? Mêmes questions si le circuit de refroidissement ne repart pas, ou partiellement ?

Au vu du lourd bilan humain de Tchernobyl (jusqu’à 125 000 victimes, donc, parmi les liquidateurs), et bien que les époques et les situations soient différentes, peut-on à cette heure exclure à Fukushima un scénario impliquant la construction d’un sarcophage, voire de plusieurs, signifiant pourquoi pas un bilan humain à côté duquel les deux premiers volets de la catastrophe (tremblement de terre et tsunami) pourraient faire pâle figure ?

Je suis frappé, d’une part, par la rareté dans les médias de données chiffrées concernant la radioactivité au Japon, rareté dénoncée par la CRIIRAD, et d’autre part par l’absence dans ces mêmes médias de perspectives à moyen terme (médias où le sujet semble donc déjà passer en troisième position... avant oubli total ?).

Les écolos sont accusés « d’indécence » mais comment qualifier cette façon d’enfouir tranquillement le dossier au moment où de telles incertitudes pèsent sur un pays, rappelons-le, densément peuplé (le Japon compte 127 millions d’habitants), et alors que les mêmes menaces pèsent potentiellement en France, où comme vous le rappelez de simples tempêtes ont parfois suffit pour qu’on frôle le drame, comme à Blaye ?

Nous étions 1000 hier devant l’Assemblée Nationale ; chiffre dérisoire devant l’ampleur des enjeux.

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