Commentaire de Romios
sur Grèce : un galop d'essai pour Le Pen qui voudrait sortir de l'euro !


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Aldous Romios 9 mai 2011 12:18

Beaucoup d’imprécisions et d’idée reçues dans cet article.

1) La Grèce n’était pas un pays pauvre avant d’entrer dans l’Euro. C’était le pays le plus pauvre de la CEE, nuance. Mais il était doté d’un certain nombre d’industries qui lui assurait des revenus très confortables :

* Sa marine marchande (parmi les premières au monde)
* Son industrie touristique.
* Ses ressources en Aluminium (parmi les plus importantes d’Europe).

2) Ce ne sont pas les tricheries du gouvernement conservateur de 2001 qui ont mis le pays en faillite (du moins pas principalement) :

* Les JO d’Athènes ont été l’occasion de l’endettement le plus considérable que l’état grec n’ai jamais fait. Les sommes investies ont été largement supérieures à ce qui a été investi à Sydney. Les entreprise européennes (Bouygues par ex) se sont goinfrée pendant que les TV européennes (TF1 par ex. c’est à dire Bouygues) diffusaient en boucle le message « n’y allez pas ça ne sera jamais prêt à par temps. »

Résultat : les JO les moins fréquentés des temps modernes laissant une ardoise collosale sur les épaules du contribuable grec.

*Malgré sa candidature à l’UE, la Turquie s’est montrée d’une grande agressivité militaire sur la mer égée depuis 10 ans, multipliant les violations de l’espace aérien grec (un tuant pilote grec), interdisant à la Grèce d’étendre ses eaux terrirotiales à 12 miles comme tous les autres pays sous peine de lui déclarer la guerre, débarquant sur l’ilot d’Imia créant un incident à deux doigts de déclencher une nouvelle guerre. Ces provocations ont été passées sous silence par l’UE qui a pour la candidature turque les yeux de Chimène et lui passe tous ses caprices.
Cette situation a entrainé une course à l’armement en Grèce qui a largement profité aux vendeur d’armes Français et Allemands et constitue une grosse part de la dette.

*Certaines multinationales comme Siemens ont mis en place un véritable système de corruption des élus grecs afin de s’attribuer de juteux contrats. Le colossal scandale internationale de Siemens n’a jamais donné lieu à la moindre annulation de dette. Par contre Siemens a payé 395 millions d’euros à la justice Allemande et 800 millions de dollars à la SED (le gendarme de Wall Sreet) pour éteindre les poursuites !

*Goldman Sachs (et le secteur bacaire) n’est pas de reste. C’est GS qui a mis au point, d’une main, la méthode de dissimulation des dettes grecques, et qui pariait contre son client d’une autre main. Quand le scandale a éclate, c’est l’ancien representant de GS qui a été nommé à la tête de l’établissement chargé de gérer la Dette souveraire grecque, histoire que rien ne filtre.

*L’Euro fort asphyxie le tourisme grec. L’Afrique du nord et la Turquie offrent, grâce à leur monnaie faible, des prix autrement plus attractifs. La politique monétaire de la BCE est faite pour favoriser l’industrie allemande, pas pour aider cette des pays du sud.

*Le régime fiscal grec était réellement libéral avant l’heure. Pas d’impôts foncier, faibles impôt sur le revenu et les bénéfice. Si l’etat était relativement pauvre, les Grecs ne l’étaient pas, d’autant qu’un grand nombre de transactions échappaient complétement au circuit officiel. L’harmonisation européenne, en Grèce, constitue un allourdissement considérable de l’impôt et non un allégement.

En conclusion, l’étranglement par une dette générée par les banques et les multinationales étrangères et l’alourdissement du système fiscal a transformé l’etat « light » grec en appareil de spoliation des contribuables au profit d’intérêts bancaires et industriels étrangers, tout cela pour de « investissements » inutiles et douteux.

Bref, ces dettes constituent ce qu’on nomme en droit international une Dette Odieuse.

Un large mouvement d’opinion en Grèce exige qu’une commission d’experts soit mandatée pour établi ra part de la dette nationale qui constitue cette Dette Odieuse afin de l’effacer purement et simplement.

C’est ce qu’a fait l’Equateur en 2006.

C’est ce que raconte le documentaire DeptOcracy que j’ai traduit dans cet article :

http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/dette-les-grecs-et-la-deptocracy-93478


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