Commentaire de Bovinus
sur Grèce : un galop d'essai pour Le Pen qui voudrait sortir de l'euro !


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Bovinus Bovinus 10 mai 2011 01:04

Votre constat est on ne peut plus juste, mais vous confondez les causes et les effets. Si la dette est bel et bien responsable d’un grand nombre de maux, ce n’est pas l’euro qui est responsable de la dette.

C’est la loi Giscard-Pompidou de 1973 qui, en privatisant l’institution régalienne du pouvoir de battre monnaie, a institué un coût exorbitant à l’usage de celle-ci pour chacun d’entre nous, au détriment de l’État et au profit des banquiers. Ce qui a, pour la majeure partie, créé la dette, qui à son tour, et combinée à la libre circulation des marchandises et des capitaux sur la plus grand partie du globe, engendre aujourd’hui les maux dont nous souffrons.

Pour payer le coût de l’argent, mais aussi parce que c’était exigé par les traités européens, nos industries nationales ont été privatisées, au seul profit de leurs actionnaires et PDG successifs. Nos industries même pas nationales ont fait faillite, ont été rachetées (et dégraissées en conséquence) ou bien se sont barrées à l’étranger, en quête de main d’œuvre bon marché. Car, en même temps, on a aussi été mis en concurrence violente et directe avec la planète entière, puisqu’on est inondés de produits à prix dérisoire fabriqués par les esclaves de toute la planète, prêts à bosser 15h par jour et même plus, pour un peu de riz. Nos services publics sont en train d’être tout simplement démantelés. Pour réduire encore le coût du travail, on continue d’avoir recours à l’immigration légale aussi bien qu’illégale, pourvu qu’elle se contente de quelques miettes. En même temps, pour maintenir les salaires à bas niveau, on maintient volontairement un chômage de masse pour entretenir, entre nous tous, une concurrence féroce qui ne fait pas de quartier. Et, finalement, on dévalue à tour de bras la devise en cours, qu’on l’appelle franc, euro ou eurodollar, c’est pas le nom mais l’effet qui compte.

C’est tout cela en premier lieu qui est notre problème aujourd’hui, et non pas la devise. La preuve : les Allemands, comme vous le faites justement remarquer, semblent très bien s’en accommoder. Pourquoi pas nous ?


Voir ce commentaire dans son contexte