Commentaire de Bovinus
sur Grèce : un galop d'essai pour Le Pen qui voudrait sortir de l'euro !


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Bovinus Bovinus 10 mai 2011 01:38

@ papi

Un autre intervenant un peu plus bas a fait un constat très similaire au vôtre (je crois même qu’une très large partie des Français fait aujourd’hui ce constat, pour ne pas dire la plus grande partie des Occidentaux tout court). Voici un copier-coller de ma réponse :

Votre constat est on ne peut plus juste, mais vous confondez les causes et les effets. Si la dette est bel et bien responsable d’un grand nombre de maux, ce n’est pas l’euro qui est responsable de la dette.

C’est la loi Giscard-Pompidou de 1973 qui, en privatisant l’institution régalienne du pouvoir de battre monnaie, a institué un coût exorbitant à l’usage de celle-ci pour chacun d’entre nous, au détriment de l’État et au profit des banquiers. Ce qui a, pour la majeure partie, créé la dette, qui à son tour, et combinée à la libre circulation des marchandises et des capitaux sur la plus grand partie du globe, engendre aujourd’hui les maux dont nous souffrons.

Pour payer le coût de l’argent, mais aussi parce que c’était exigé par les traités européens, nos industries nationales ont été privatisées, au seul profit de leurs actionnaires et PDG successifs. Nos industries même pas nationales ont fait faillite, ont été rachetées (et dégraissées en conséquence) ou bien se sont barrées à l’étranger, en quête de main d’œuvre bon marché. Car, en même temps, on a aussi été mis en concurrence violente et directe avec la planète entière, puisqu’on est inondés de produits à prix dérisoire fabriqués par les esclaves de toute la planète, prêts à bosser 15h par jour et même plus, pour un peu de riz. Nos services publics sont en train d’être tout simplement démantelés. Pour réduire encore le coût du travail, on continue d’avoir recours à l’immigration légale aussi bien qu’illégale, pourvu qu’elle se contente de quelques miettes. En même temps, pour maintenir les salaires à bas niveau, on maintient volontairement un chômage de masse pour entretenir, entre nous tous, une concurrence féroce qui ne fait pas de quartier. Et, finalement, on dévalue à tour de bras la devise en cours, qu’on l’appelle franc, euro ou eurodollar, c’est pas le nom mais l’effet qui compte.

C’est tout cela en premier lieu qui est notre problème aujourd’hui, et non pas la devise. La preuve : les Allemands, comme vous le faites justement remarquer, semblent très bien s’en accommoder. Pourquoi pas nous ?


Oui, le système européen actuel n’est pas viable. Là, honnêtement, je ne peux pas être en désaccord avec vous, d’ailleurs ne le pourraient que les menteurs ou les ignorants. Le démolir (ou bien, en sortir) serait plus simple et rapide, plus expéditif, que de le réformer. Mais une réforme est encore possible pour nous, et pour cela, il faut se remettre à discuter avec... l’Allemagne. En discutant avec les anglo-saxons, on se trompe d’interlocuteur.

Si une telle réforme échouait (si les Teutons nous envoient balader comme des charlots), alors, oui, il faudra en tirer les conclusions qui s’imposent et se défaire de l’Euroland, en commençant, par exemple, par reprendre notre devise aux banquiers. Ce serait un bon début, mais si on ne fait que changer une étiquette pour une autre (mettre « franc » sur « euro »), à quoi bon ?

Concernant Villepin, oui, je suis également très méfiant, et c’est pour cela que je le surveille de près. Je pense, c’est tout à fait personnel, que si il arrive à faire un sans-faute jusqu’au moment de l’élection, c’est à dire, être à la hauteur de son projet, il mériterait alors peut-être une chance. On a dit qu’il n’a jamais été élu, et on considère que c’est une tare. C’est au contraire l’un des seuls avantages qui lui donne un minimum de crédibilité, par rapport à la très large majorité des autres politiciens, cumulards de mandats, d’indemnités et d’avantages de toute sorte. Je ne lui ai pas trouvé de « casseroles » (affaires louches, soupçons de corruption, etc) ; il y en a peut-être, mais il les a bien planquées (je ne parle pas de Clearstream, qui me semble clairement être l’œuvre du Nabot). J’ai été convaincu dans un premier temps par ses discours, et ne suis allé voir son programme que dans un deuxième temps. Tout cela m’a paru très crédible. Mais il est possible que je me trompe, les honnêtes gens sont souvent les plus naïfs. Vous avez raison de vous méfier.

Bah, si il ne convainc pas en 2012, c’est qu’il n’est pas à la hauteur. Restent Chevènement, le vote blanc et l’action directe !

Et, toujours, le débat citoyen. Jusqu’au bout.

Maintenant, pourriez-vous me dire ce qui vous convainc chez le FN ?


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