Commentaire de easy
sur La crise libyenne : révolution spontanée ou coup d'état en déroulement ?


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

easy easy 26 mai 2011 15:12


Au sujet de tout pays, on pourrait dresser un inventaire dithyrambique et de la part d’un Castro au sujet de la Libye, ça n’a rien d’étonnant.

Posons plutôt que concernant la Lybie et le régime de Kadhafi, il y ait du blanc et du noir.

Il faut forcément du noir interne, y compris en Tripolitaine, pour que des Libyens en viennent, au risque de se faire flinguer, à vouloir chasser le maître et sa clique.
 
Que Kadhafi ait été assez malin pour faire ressortir quelques blanches particularités, comme Ceausescu et Castro ou Mao ont su le faire, c’est certain. Qu’il ait su comme Kim Jong Il ou la Junte Birmane constituer un réseau de fidèles gâtés, c’est évident. Qu’il ait su, comme Ceausescu, Hitler, Saddam ou Napoléon, inventer quelque service public original et avancé, c’est également certain. Mais comme toujours, cette politique de l’exploit avait des revers.



Concernant notre soutien et même notre participation aux côtés des révoltés de Libye, nous avons trois grosses raisons à examiner.
Celle du pétrole, celle du terrorisme très personnel de Kadhafi et aussi celle de la blessure d’orgueil.

Quand je vois que nos chefs du genre Bush, Blair ou Sarkozy ne ressentent en réalité aucun souci pour nos nations, quand je vois qu’ils sont bien plus préoccupés par leurs intérêts et conforts personnels, je ne peux pas du tout croire que la composante pétrole ait été réellement considérée par eux.

Si Kadhafi avait eu, à l’égard de nos chefs, une attitude similaire à celle de Shah Pahlavi ou plus récemment de Ben Ali, nos chefs auraient foncé pour mater la rébellion au lioeu de la soutenir.



Aussi bien pour l’Irak quand Saddam faisait son fier à bras, que pour l’Afghanistan ou les chefs Talibans faisaient les originaux, que pour la Libye où Kadhafi jouait un autre jeu, le public aura régulièrement convenu que derrière les premiers prétextes avancés, se cachait des intérêts pétroliers (Même pour l’Afghanistan)

Alors qu’à mon sens, les géostratégies de ressources n’ont jamais animés les reptiles de nos chefs. C’est le nerf de l’amour-propre de leur seule grande, très grande, immense personne puisque représentant tout un peuple, qui les a motivés sur l’oreiller.

A mon sens, les guerres ne sont que des guerres de chef. Tout ce qui est invoqué et discuté d’autre, dès le niveau de leur état-major, ne l’est qu’en raison du collectivisme auquel le verbe oblige.


Il y a quelques siècles, il y avait des guerres. Jamais pour des raisons énergétiques. Jamais pour des raisons vitales, toujours pour des raisons d’orgueil entre chefs. Comme la question du pétrole ne se posait pas, on invoquait alors, derrière les raisons officielles, de collectivistes raisons de voies maritimes, d’Eldorado, de tombeau à délivrer, d’alliance.

Cet arrière-plan collectif satisfait les exigences de la rhétorique qui sait qu’il existe toujours une arrière-pensée à nos dires. Il la satisfait suffisamment pour qu’elle n’éprouve plus le besoin de dénicher l’arrière-arrière-plan, celui de l’orgueil des chefs, cet objet que nous sommes incapables de partager, de collectiviser. 

Le verbe a été inventé pour bavarder de collectivitudes. Quand nous parlons entre nous, même d’arrière-plan, nous devons recourir à une rhétorique collective. La religion, le pétrole, les OVNI, les crop circle, le terrorisme, la drogue, le sida, l’immigration, ça nous parle de manière collective. Alors nous en restons à ces prétextes collectivisables tant il est difficile de gloser uniquement sur l’orgueil d’un chef (Sur Tapie, nous savons dire mille choses sur tout ce qu’il peut y avoir de collectivisable dans son cas, par exemple l’argent. Mais nous ne savons pas discuter entre nous de sa personnalité, de son orgueil)

Nous, citoyens lambda, qui décidons et agissons pourtant à partir de notre orgueil tout en invoquant des raisons familiales ou d’entreprise ou d’église, nous ne parvenons pas à papoter sur l’orgueil de nos chefs sans objet ou médium collectif. Le cas échéant, nous pourrions aller jusqu’à papoter qu’il fait la guerre parce qu’il est papa (c’est une collectivitude) mais nous ne saurons jamais papoter qu’il la fait parce qu’il est Nicolas Sarkozy et qu’il ne peut pas blairer Kadhafi (Nous parvenons à penser vaguement cela mais notre pensée muette reste alors pauvre. Une pensée a besoin d’être verbalisée donc collectivisée pour devenir riche et formelle)


Voir ce commentaire dans son contexte