Commentaire de easy
sur La condition des noirs en France du XVIIIe au XIXe siècle


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easy easy 21 juin 2011 10:09



@ Kerjean

«  »«  »«  je sais que vous aimez la provoc mais comment pouvez vous oser comparer prolétaire et esclave juste sur le point du revenu ? »«  »« 

Aimer la provoc moi ?. Je pense que ce n’est pas ce que je cherche. Je ne vise qu’à dire les choses à ma manière quand et seulement quand je la vois différente. Et quand l’expose cette vision différente, c’est vraiment comme si je posais un stand aux Puces, je propose ma camelotte humblement, sans crier ni lever des émeutes et les gens n’achètent que si ça les intéresse.


En l’occurrence, pensant être le seul à ma connaissance, à considérer que le racisme a des fondamentaux qui n’ont rien à voir avec la couleur de peau et complètement à voir avec »tonneau / château« ou avec »Titre de propriété / sans droits ni titre écrit"


Ce n’est que progressivement et surtout quand le quidam, sur tout continent, a pu accéder au moindre titre de propriété, que le mépris s’est décalé. A l’instar de l’aristo, dès que le clampin a accédé à la propriété, il s’est mis à mépriser plus bas que lui. Et qui pouvait-il mépriser l’émigrant débarqué du Mayflower ? Les derniers sans-titres de la Planète.
C’est le fait d’être sans titre de propriété sur du foncier ou du bâti qui vaut le mépris des bâtisseurs quand bien même ces bâtisseurs seraient de simples ouvriers agricoles.
Etre SDF étant, pour les propriétaires, le signe de la plus grande déchéance possible.

Sous les Nazis, très peu de Juifs ont été tués dans leur domicile. Ils en ont d’abord été extraits, ils ont d’abord été réduits à l’état de SDF, ils ont d’abord été dépouillés de tout biens et titres, avant d’être émiminés.



Un smicard n’est pas un pauvre. Ce n’est pas un Rom, ce n’est pas un Gitan, ce n’est pas un Karen ou un Massaï. Un smicard c’est un pauvre asservi et parfaitement utile aux bâtisseurs les plus ambitieux pour leur construire les plus beaux châteaux.

A mon sens travailler avec quelqu’un se distingue de travailler pour quelqu’un. Je trouve donc qu’un smicrd qui bosse avec son patron plombier ou menuisier ou boulanger ou cafetier, en étant à peine moins payé que lui, n’est pas un esclave du tout.
Mais gagner le smic quand on bosse pour des patrons qui n’ont pas à supporter l’odeur de sa sueur, qui jouent au golf pendant qu’on s’échine dans une mine, qui ignorent son nom, sa femme, ses enfants, c’est être leur esclave.

Si vous achetez un menhir à un Obélix que vous connaissez, vous êtes dans un rapport durable. Si vous achetez un barbecue fabriqué par des gens dont vous ignorez tout, vous êtes dans un rapport non durable, de type esclavagiste, celui qui nous met aujourd’hui face à un Mur.



Vous me traitez de Niakwé.

Cette insulte est apparue à la suite de la colonisation entièrement fondée sur une question de titre, de droit du sol. Elle indique le mépris qu’on éprouve envers celui qui vit hors ville, à la campagne, dans une maison de terre et de paille, qui peut en être très facilement délogé parce qu’il ne sait ni lire ni écrire dans la langue du maître français, qui ne dispose ni droits ni titres octroyés par ce maître et qui serait si bête qu’il n’en concevrait même pas le principe.

La colonisation, c’est bien entendu le canon, mais juste derrière le canon, en guise de justice formelle, c’est le tampon du maître sur un papier qui est la clef du machin car il fait guise de droit et de justice. Avoir le tampon ou le papier tamponné dans sa poche c’est avoir la Force Publique dans sa poche.

En me traitant de Niakwé, vous prouvez que vous méprisez celui qui subit le principe trinitaire canon-tampon-prison et votre mépris n’est ni pire ni meilleur qu’un autre. Il est normal et même indispensable dans le monde des bâtisseurs.
Platon l’avait déjà compris, ce monde des bâtisseurs est obligatoirement méprisant envers les non bâtisseurs, il est donc fondamentalement esclavagiste mais sait bien entendu varier ses formules d’asservissement.

Moi, j’irais non pas à mépriser celui qui inflige ce triptyque aux Nikawés car je pense qu’on ne peut mépriser personne, mais à en dire le principe. Je pense qu’il suffit de proposer sa lecture des choses.

 

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