Commentaire de eric
sur Québec : une nation à naître ?


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eric 27 juin 2011 12:59

Une nation qui sera peut être enterrée par elle même et cela ne sera pas a l’église.

Il n’est pas mauvais non plus de rappeler que Race était alors un termes générique et pas encore connote. La troisième république en usait et en abusait en France sans aucune arrière pensée et avec une conscience aiguë du fait que la France était justement a peu prêt le seul pays d’Europe n’ayant pas de réelle unité anthropologique. De la même façon, j’imagine, les Quebecois recourait à ce terme tout en sachant qu’ils étaient souvent mâtinés d’indien, tant il est vrai que le colonialisme de type français répugne rarement à se mélanger avec les locaux.

Et cela d’autant plus que catholiques. Emmanuel Todd a merveilleusement montre dans ses livres qu’il est peu de corpus idéologique aussi universaliste que le Catholicisme, a part peut être l’Islam.

Oui mais c’est vrai, « étant ou ayant été catholique ». C’est bien le fond du problème. Car si il est vrai que l’on entend parfois parler de Quebecois « pure laine » c’est aussi depuis que ce catholicisme dépéri.

 C’est aussi la perte du sens qui entraîne le déclin. Avec la disparition de ce qui constituait la colonne vertébrale intellectuelle spirituelle, culturelle du Québec, on peut se demander si ce n’est pas le Québec lui-même qui disparaît. Il ne s’agit nullement de survaloriser le papisme, mais de constater qu’une espérance collective est, plus que « l’excellence » la condition de survie d’un peuple ou d’une nation, éventuellement d’une  langue. Pour prendre un exemple un peu paradoxale, tant qu’il y avait encore une poignée de gens qui croyaient au communisme et en faisait l’espérance collective du pays, la Russie soviétique, dans des conditions absurdes, a néanmoins été encore capable de grandes choses, et notamment de fasciner des tas d »autres ». Quand tous cela est devenu un maniérisme, comme par exemple une fête de saint Jean baptiste qui ne serait plus qu’une occasion de pic nic, on est entre dans la stagnation Brejnévienne et il fallait être vraiment très éloignes du système pour être encore fascine en tant qu’ »autre ».

 De la même façon, la Bretagne est restée bretonisante tant qu’elle est restée catholique, mais si désormais quelques instits et animateurs sociocul tentent deseperemment de ranimer le Breton, c’est de façon assez artificielle. Les plus énergique n’étant parfois pas eux-mêmes bretons… !

A la manière des Quebecois, ils ont essaye de remplacer l’espérance par une sorte de néo socialisme régionalisant, mais a part dans les urnes, le succès est très partiel.

 Dans les invasions barbares, a un moment, les anciens combattant de la révolution tranquille se plaignent de ce que les étudiants ne croient plus a rien. Ah si ils avaient eu des profs comme les nôtres ! Disent ils, eux qui sont tous profs, tous PQistes, tous « ayant été catholiques » et tous…. ayant été élevés chez les bons pères. Il me semble que c’est le drame de cette génération qui est doublement sortie de l’église. Elle en est issue, et elle l’a quitte avec fracas. Elle ne comprend pas le déclin culturel, démographique, etc… qui touche le pays.

 On en peut pas obliger les gens a redevenir catho, mais il me semble qu’une réévaluation positive du rôle du catholicisme, de ses messages authentiquement universalistes, égalitaires, populaires serait certainement une étape obligée pour redonner aux Quebecois un espoir, un projet, et donc une séduction vis-à-vis des « autres ». Comme le disait Malraux, la beauté des cultures morte appelle aux plus belle renaissance. Mais pour cela, il faudrait que les élites intellectuelles Quebecoises sortent de ce syndrome a mon avis importe de France, qui leur fait voir dans leur propre catholicisme historique quelque chose entre Mussolini et Vichy.

 Dans la chanson Degeneration presque tout est dit avec un trou noir, qui est justement le catholicisme…..La seule chose dont ils ne parlent pas et celle qui détermine tout le reste

 On ne s’improvise pas chef cuisinier. La passion récente du Québec pour la cuisine, qui transparaît aussi dans les films d’Arcand n’est pas très convaincante de la part du peuple dont la principale contribution au patrimoine mondial en la matière est la poutine (que personnellement j’aime beaucoup) La cuisine, même française ne sera pas une identité de substitution. La fete de la musique non plus….

 Au jour d’aujourd’hui, en observateur sympathisant mais lointain, et donc certainement pas au fait de toutes les réalités locales, je vois le Québec français mal partis dans l’ensemble. Un aller retour  le long du Saint Laurent pour ne voir que de rares personnes tondant leurs pelouses.

Un signe d’espoir ? Les indiens ! Au pèlerinage de Saint Anne, il n’y avait qu’eux. Francophones, Catholiques, ayant une démographie qui tient encore la route, ils sont peut être le seul vrai espoir du Français en Amérique…..

 Si vous abandonnez l’héritage de vos mères, par paresse ?, par nihilisme ? Par honte ? Par acceptation du message implicite de la société dominante qui est quand même en gros que le catholicisme est la religion des paumes pas trop intellos (et je sais de quoi je parle comme protestant) au moins est il entre de bonne mains….


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