Commentaire de Neos
sur L'Europe des rêveurs


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Neos 22 juillet 2011 12:45

@ Aureus

1) La France et l’Allemagne ont-elle besoin de l’UE pour décider d’options stratégiques communes ?

OUI. Je vous donne un exemple. Il concerne la politique industrielle du textile. En 1995, l’UE a pesé de tout son poids pour négocier avec la Chine un report de l’ouverture du marché européen aux produits du textile chinois jusqu’en 2005.
Cet accord, qui n’a pu être signé que parce que l’UE avait la puissance économique de retenir la vague chinoise, le temps pour son industrie de préparer l’inévitable (qui a eu lieu en 2005), montre à quel point la France, mais aussi l’Allemagne, ne sont pas - seuls - suffisamment forts pour défendre certains intérêts nationaux dans des contextes où l’influence et la puissance de nouveaux acteurs mondiaux dépassent les capacités nationales de nos pays.

L’UE est un parapluie qui préserve beaucoup de nos intérêts politiques et économiques des attaques de toute nature venant de l’extérieur.

2) L’euro nous a t-il offert la stabilité et la prospérité comme l’immense vague de propagande nous l’avait promis au moment de son adoption ?

OUI. Sans la monnaie unique, nos économies nationales seraient écrasées par la pression financière et économiques des acteurs extérieurs. Prenez pas exemple le cas de cette Grèce en grande difficulté. Si la Grèce avait décidé de ne pas être membre de la zone Euro, elle n’aurait pas pu compter sur l’aide des autres membres de la zone. La Grèce serait aujourd’hui en défaut total de payement et les grecs seraient dans l’obligation de se ruer vers leur banque pour retirer ce qu’ils peuvent de leurs économies. J’ajoute que sortir de l’Euro est un risque majeur pour chaque Etat membre de la zone Euro, en ce qu’il excluerait les entreprises et sociétés du pays qui se retire de la protection de l’Union monétaire... ce qui aurait un premier et terrible effet de faire chuter de façon dramatique la valeur boursière des actions de ces sociétés sur les places financières. Autant dire que les entreprises concernées feraient face à de telles difficultés économiques qu’elle seraient dans l’obligation de revoir leurs plans de gestion et de faire (je n’en doute pas une seconde) des coupes drastiques dans les budgets de personnel (plans de redressement et autre de licenciements massifs). Vous voyez bien que le retrait de la zone Euro aurait des incidences sociales majeures que chaque Etat aujourd’hui cherche bien naturellement à éviter coûte que coûte.


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