Commentaire de Christophe
sur La mythologie citoyenne
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Ah, la citoyenneté !!!
La philosophie anthropologique l’aborde comme vous le faites me semble-t-il ; elle donne deux notions différentes : citoyenneté intégratrice et citoyenneté utilitaire.
La citoyenneté intégratrice est vu par Van Gunsteren comme une volonté associée à la démocratie dans l’environnement national (dans les pays occidentaux). Cette citoyenneté avait deux dimensions :
- cohérence entre les aspects politiques, juridiques et sociaux avec, au coeur, la représentation politique assurée par la démocratie.
- concommitance entre l’idée d’émancipation personnelle et d’intégration à une communauté politique. Ces points essentiels ont permis de devenir plus autonome, de s’arracher à une appartenance particulière de type ethnique ou religieuse pour participer à un ensemble plus large.
Dans ce schéma, le besoin d’appartenir à une communauté autre que nationale est limitée dans la mesure où c’est l’Etat qui prend en charge la sécurité de l’individu.
Aujourd’hui, nous vivons à l’heure de la mondialisation ; les frontières nationales sont virtuelles. l’individu n’arrive plus à penser son émancipation sur le mode de l’intégration. Dans le meilleur des cas, la citoyenneté exprime la volonté de s’inscrire dans un projet collectif que dans le désir rationnel de recevoir quelque chose ; nous parvenons donc à la citoyenneté unitaire.
Laurence Hengel exprime que cette citoyenneté conduit à : Etre victime ou faire sa loi, être mouton ou loup ; telle semble être la seule alternative. Si le client n’est pas content, il s’en va ou casse tout
Quant à Mary Anderson, elle aborde la problématique sur le Moi à forte connotation individualiste : le citoyen devient ainsi, dans un espace donné, un explorateur de son propre Moi présent, dont l’interaction avec d’autres Moi prend une forme temporaire et interchangeable
J’ai avancé ses propos dans un sujet de M. Reboul sur son approche de la politique et particulièrement de la démocratie. La philosophie anthropolique expose, en ces terme la différence entre l’homme-perspectif cher aux Lumières à l’homme-présent ; en relatant la différence fondamentale que le perspectif tend vers la notion de projet, et de projet partagé (pour une peuple) alors que l’homme présent ne vit plus sur ce mode ; sans projet, l’homme-présent tend à perpétrer le présent, à le rendre autarcique en le détachant du passé sans avoir de projet commun pour l’avenir.
Nous pourrions considérer que nous sommes passés d’une ère politique au postpolitique ; la démocratie a perdue toute sa substance puisque internationale, sans projets commun si ce n’est matérialistes qui n’a pour but que les intérêts individuels accentuant le détachement et faisant basculer le citoyen unitaire en citoyen utilitaire.
Comme l’utilitaire ne se satisfait pas de l’utopie, nous basculons vers l’uchronie.
Mais beaucoup pensent que la philosophie est une utopie ; mon discours doit donc être dépassé !