Commentaire de Lilia Marsali
sur Le pantalon ou le niqab, à vous de choisir


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Lilia Marsali Lilia Marsali 16 août 2011 23:55

J’aimerais que les gouvernements d’Europe prennent exemple sur Cuba, je mets ici un bout du discours.

Le plus grand obstacle auquel nous nous heurtons dans l’exécution des accords du 6e Congrès est la barrière psychologique générée par l’inertie, l’immobilisme, la simulation ou la duplicité, l’indifférence et l’insensibilité, que nous nous devons de surmonter avec constance et fermeté
• Discours prononcé par le général d’armée Raul Castro Ruz, président du Conseil d’État et du Conseil des ministres, à la 7e Période ordinaire de sessions de la 7e Législature de l’Assemblée nationale du Pouvoir populaire, le 1er août 2011, « Année 53 de la Révolution"


UN TRISTE INCIDENT PROVOQUÉ PAR DES ERREURS DANS L’APPLICATION DE LA POLITIQUE DES CADRES, ET DANS LES RAPPORTS AVEC LA RELIGION

Je vais parler maintenant d’un triste incident provoqué par des erreurs dans l’application de la politique des cadres et dans les rapports avec la religion, qui a amené au limogeage d’une camarade qui affichait de bons résultats dans son travail. Si j’aborde publiquement cette question, c’est pour que l’injustice soit réparée, et pour vous présenter un exemple éloquent du tort que peuvent causer aux personnes et à la Révolution des concepts obsolètes et de surcroît contraires à la légalité, des concepts ancrés dans la mentalité de nombreux dirigeants à tous les niveaux.Cette camarade, dont je ne citerai pas le nom, ni celui de son centre de travail ou de sa province, non pas dans un souci de secrétisme inutile, mais par respect pour sa vie privée, est d’origines humbles, mariée, mère de deux enfants qui, comme elle, sont militants du Parti, tout comme son mari à la retraite. Cette camarade au parcours professionnel remarquable a été victime de la mentalité régnante, à différents niveaux du Parti et de l’État, parce qu’elle professe des croyances religieuses et se rendait le dimanche à la messe à l’église de sa commune.Il a été jugé malhonnête qu’en sa qualité de militante du Parti et de cadre de l’administration, elle n’ait pas informé de ses croyances religieuses, ce que, soit dit en passant, elle n’était pas tenue de faire et qui constitue une violation flagrante des droits des citoyens consacrés dans la Constitution de la République, dont l’article 43 sur cette question stipule :« L’Etat consacre le droit conquis par la Révolution, selon lequel les citoyens, sans distinction de race, de couleur de peau, de sexe, de croyances religieuses, d’origine nationale et n’importe quelle autre chose préjudiciable à la dignité humaine :– ont accès, selon leurs mérites et leurs capacités, à toutes les charges et tous les emplois de l’État, de l’Administration publique, de la production et de la prestation de services… » (Fin de la citation).C’est ainsi que cette décision de la limoger de son poste a été masquée par l’application de la mesure « libération pour cause de rénovation », en avançant le prétexte que malgré ses excellents résultats on ne lui voyait aucune possibilité de promotion, et qu’elle devrait céder son poste à un autre camarade. Pour compliquer encore plus la situation, ils ont donné l’instruction de ne pas faire allusion à la question religieuse dans son centre de travail ni au sein de la cellule du Parti au moment de parler de son remplacement.Ceci s’est produit en février de cette année. Elle a commencé à travailler ailleurs, en perdant 40% de son salaire, elle a continué à militer au Parti et s’est résignée en silence à la douleur de l’injustice dont elle avait été victime, jusqu’à ce qu’après avoir lu le rapport central du 6e Congrès du Parti, le deuxième jour de cette réunion, elle a décidé, le 17 avril, de porter sa plainte auprès du président du Conseil d’État et du Conseil des ministres, ce qui a donné lieu à une enquête qui a confirmé ses dires.Bien entendu, si elle le souhaite, cette camarade, doit être réintégrée à son poste, comme l’a proposé à l’instance des autorités gouvernementales concernées le 2e Plénum du Comité central le 30 juillet dernier, et en marge de sa décision, strictement personnelle, que ces paroles puissent servir d’acte de revendication morale.Ceci dit, quelle leçon pouvons-nous tirer de cette expérience amère et du tort causé à une famille cubaine par des attitudes basées sur une mentalité archaïque, alimentée par la simulation et l’opportunisme ? J’ai rappelé plus d’une fois que notre pire ennemi n’était pas l’impérialisme, et encore moins les gens qui travaillent à sa solde sur notre territoire. Ce sont nos propres erreurs, et que si ces erreurs sont analysées en profondeur et avec honnêteté, elles nous serviront de leçon pour ne pas les répéter. En conséquence, il nous faut revoir toute cette vision étroite et excluante, définitivement, et l’adapter à la réalité émanant des accords du 4e Congrès de 1991 qui ont modifié l’interprétation des statuts qui limitaient l’entrée au parti des révolutionnaires croyants, et des accords du 6e Congrès du Parti que nous venons de tenir. Il y a longtemps que notre Révolution a surmonté le théâtre de confrontation avec certaines des institutions religieuses, une étape pendant laquelle les deux parties ont commis des excès plus ou moins importants. Nous n’ignorons pas non plus les aspirations de l’ennemi d’attiser l’affrontement et la méfiance entre les croyants et le processus révolutionnaire. Des calculs qui se sont avérés faux car dès les premiers moments l’immense majorité des Cubains humbles et croyants ont appuyé la Révolution.Ceux qui ont encore des doutes à ce sujet peuvent jeter un coup d’œil au Plan Bush (fils) pour la transition à Cuba qui, que nous sachions, n’a toujours pas été dérogé, et au rôle que l’on cherche à donner à toutes les organisations religieuses dans sa stratégie subversive contre notre pays. Malgré les revers essuyés, nous savons qu’ils n’ont pas renoncé à leurs intentions.Fidel s’est maintes fois référé à cette question depuis des dizaines d’années, et plus récemment dans le Rapport central au Congrès du Parti, où il a lancé un appel – je cite – : « Continuer d’éliminer n’importe quel préjugé empêchant d’unir dans la vertu et dans la défense de notre Révolution toutes et tous les Cubains, croyants ou non… » (Fin de la citation).C’est pourquoi je ne crois pas nécessaire d’abonder dans ce sens. J’aimerais seulement attirer l’attention sur le fait que des attitudes comme celles que j’ai critiquées ici attentent contre notre principale arme pour consolider l’indépendance et la souveraineté nationale, autrement dit l’Unité de la Nation.Ce genre d’incident confirme, une fois de plus, que le plus grand obstacle auquel nous nous heurtons dans l’exécution des accords du 6e Congrès est la barrière psychologique générée par l’inertie, l’immobilisme, la simulation ou la duplicité, l’indifférence et l’insensibilité, que nous nous devons de dépasser avec constance et fermeté. Et ce travail revient en premier lieu aux dirigeants du Parti, de l’État et du gouvernement aux différentes instances nationales, provinciales et municipales.Nous serons patients et persévérants face aux résistances aux changements, qu’elles soient conscientes ou non. Je préviens que toute résistance bureaucratique à la stricte exécution des accords du Congrès, qui ont été appuyés massivement par le peuple, sera inutile.Je n’ai jamais été partisan ni de la précipitation, ni des changements brusques. Je préfère mille fois raisonner, convaincre, éduquer et additionner que sanctionner. Mais face aux violations de la Constitution et de la légalité établie, il n’y a pas d’autre alternative que de recourir au Ministère public et aux tribunaux, comme nous avons commencé à le faire, afin d’exiger des comptes aux infracteurs, quels qu’ils soient, car tous les Cubains sans exception sont égaux devant la loi.Si nous ne changeons pas les mentalités, nous serons incapables de mener à bien les changements nécessaires pour assurer la durabilité où, ce qui revient au même, l’irrévocabilité du caractère socialiste et du système politique et social consacrés dans la Constitution de la République.Nettoyons nos têtes de toutes sortes de bêtises. N’oubliez pas que la première décennie du XXIe siècle est passée, et c’est le moment.Dans mon discours de clôture d’avant-hier devant les membres du Comité central et les invités, en abordant le sujet et en leur suggérant de soulever ces questions ici, comme je l’ai fait, je signalais que cette camarade était née – d’après mes informations – en janvier 1953. J’ai rappelé ensuite que c’était l’année de l’attaque de la caserne Moncada, et j’ai dit aux membres du Comité central : « Je ne suis pas allé à la Moncada pour cela !
 
(Applaudissements).

Bonne lecture et surtout bonne compréhension.


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