Commentaire de Christophe
sur La mythologie citoyenne
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Sur votre sujet concernant le dénie de la notion de peuple dans le système politique, mon dernier propos émettait ce qui suit :
A mon sens, votre raisonnement repose sur des principes de fragmentation, de rupture, de désordre et de l’entropie plutôt qu’orienté vers la cohésion. Probablement parce que dans le monde, l’appartenance semble se penser et se vivre sur le mode de l’ethnos plutôt que de la polis, celui de la primordialité que celui du projet.
Vous abordez une problématique politique en reprenant l’exposé de Marcel Mauss sur le modèle Babylonien ; à cette époque, votre position aurait tenue position prépolitique à l’opposé du politique. Votre propos, dans notre contexte ne se situe pas dans le prépolitique, mais le postpolitique.
D’autre part, je reprendrais les propos tenus par Le furtif sur ce même sujet :
Le peuple est bien la notion floue et ambigue que vous décrivez...Mais la democratie s’inscrit dans ce que les sociétés humaines appellent l’histoire. Faire intervenir l’expérience et ses acquis , l’éducation , nous sortirait de l’impasse au moment d’aboutir à ce que vous nommez une solution alternative unifiée.Historiquement cette tentative a pris le nom de « Programme »
Il n’est pas indifférent de constater le quasi consensus gauche-droite sur l’absence totale de programme. Cette unanimité en dit long sur l’intention qu’ils ont de respecter la volonté exprimée du peuple.
Cette intervention de Le furtif est intéressante sur l’approche du politique. Comment trouver une notion de programme sans faire appel à la notion de consensus ? Le consensus peut-il être trouvé, à l’échelle mondiale, selon les diverses pensées qui animent chaque individu ?
Dans ce contexte, il me semble évident que l’émancipation individuelle doit s’inscrire dans un cadre mondial sans repère ; du fait de l’existence d’un système sans repère l’émancipation ne peut se vivre que sur l’opposition au système par la création de valeurs, de repères qui trouveront leurs racines dans une communauté d’idées ou une autre. Comme vous le dites, les nations ont souvent eu tendance à se construire contre d’autres ; et les communautés, aujourd’hui, se construisent de la même façon et ont le même but ; elles s’opposent entre elles.
Le contexte mondial pose une problématique actuellement insurmontable ; les aspects culturels des différentes nations qui le compose. Nous pouvions déjà remarquer que ces notions culturelles étaient un frein à une totale cohésion dans un cadre national malgré une culture connexe ; nous avons ouvert le cadre, agrandi ses limites sans se préoccuper de ces phénomènes qui sont rejetés idéologiquement par la notion utopique de l’universalisme cognitif.
De ces simples faits nous constatons que les communautés géographiques, appelées nations, sont obsolètes ; se créent désormais des communautés d’intérêts. Nous ne changeons en rien les restrictions des libertés existantes dans les nations, elles ne sont que transposées dans d’autres périmètres communautaires. Le pivot de cette transformation est le but de chaque communauté. Les nations avaient des buts politiques, juridiques et sociaux alors que les communautés n’ont qu’un seul et unique but dans notre contexte l’intérêt individuel de chaque membre de la communauté en donnant la primauté à l’intérêt individuel de celui qui domine la communauté ; puisqu’à l’intérieur même d’une communauté, le comportement narcissique est présent.
Si vous souhaitez avoir un exemple concret, il est cité par l’auteur : le comportement de la classe dominante française lors de la campagne pour le TCE. Si nous prenons l’exemple le plus flagrant, celui des médias, ceux qui détenaient une position dominante ont écrasé toute objectivité en faisant valoir leur avis propre, alors que les membres de ces mêmes médias n’ayant pas l’aura issu de la domination se sont organisés contre la position dominante.