Commentaire de easy
sur La loi de la jungle existe-t-elle ?
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@ Guy
Par un des points que vous évoquez, vous soulignez les différences entre l’Occidental type et l’Autre type.
C’est toujours intéressant de remarquer et de dire les différences. Mais si l’on prétend dire tout, si l’on ne veut pas enfermer les types dans une réduction, il faut aussi dire leurs similitudes.
Pour ce que vous cherchez à dire ici, vous allez à dire que Gandhi est très différent de Jules Ferry mais d’autres -des hommes, des mouettes, des Martiens- peuvent les voir très identiques.
Je ne trouve pas faux de mettre en évidence que Louis XIV semblait prétendre aux commandes de la Nature. Mais n’allons pas plus loin que cette assertion. N’allons pas jusqu’à dire qu’il voulait vraiment contrôler la Nature ; on mentirait, on manipulerait, on utiliserait un fait en le déformant. Je ne trouve pas faux de mettre en évidence que Buffalo Bill avait tué énormément de bisons sans faire montre de gestion de la ressource. Mais n’allons pas plus loin que cette assertion. N’allons pas jusqu’à prétendre qu’il ne concevait pas le tarissement.
Je crois que même les Victor Hugo qui lançaient des injonctions du genre « Va jeunesse, va donc conquérir les espaces et ressources infinis de l’Afrique » semblant ne pas envisager le tarissement, avaient bien idée qu’un prélèvement sauvage conduirait forcément au tarissement. (Depuis le Moyen-Âge, on plante des chênes en France, tant on en prélève pour construire les navires et les cathédrales. 100% de nos forêts sont domestiques et il y en a plus aujourd’hui qu’en 1850)
Le tarissement est connu des hommes depuis toujours. Mais le connaître et en tenir compte c’est deux choses différentes.
Au même moment, au même endroit, en toute connaissance de la chose, deux Blancs agissaient différemment. L’un William E. Boeing exploitait des mines et des forêts (avant de faire des avions) en repoussant les problèmes du tarissement et de la pollution ou perturbation. L’autre, John Muir, déplorait complètement cette attitude et s’épuisait à sauver ce qui pouvait l’être encore.
J’ai choisi ces deux personnages, mais j’aurais pu composer bien d’autres paires de la sorte. Henry D. Thoreau / John J. Astor ; John Burroughs / John D. Rockefeller…
Les deux “camps” ou points de vue se connaissaient et s’affrontaient régulièrement. Et cela depuis la nuit des temps puisqu’on retrouve partout des traces du souci de la préservation et de la gestion des ressources.
Simplement, il y aura eu ceux qui auront agi en « après moi le déluge (ce qui implique la connaissance du déluge) » et ceux qui auront eu le souci de préserver pour les générations futures (pour éviter alors ce déluge)
Il est aussi faux qu’abusif, de la part de certains écologistes d’aujourd’hui, de se croire, parce qu’ils viennent de saisir l’importance du problème et aussi parce qu’ils ont besoin de faire passer les autres pour des imbéciles, qu’ils sont les premiers du Monde à en prendre conscience. Mutatis mutandis des techniques et prélèvements, l’écologie, est une très, très ancienne question que les hommes se sont toujours posés.
Ecologistes d’aujourd’hui, instruisez-vous certes de l’écologie mais aussi de son histoire. Vous comprendrez mieux vos adversaires et vous abuserez moins les masses.
L’Occidental type et le non-Occidental type ont certes des différences de point de vue mais ils ont encore bien plus de traits communs.
L’Occidental écologiste type et l’Occidental non-écologiste type ont certes des différences de point de vue mais ils ont encore bien plus de traits communs.
Ne nous séparons, ne nous trions pas trop ; assumons-nous les uns les autres plutôt.
(Il y a probablement plus de différences de mentalité entre les garçons et les filles qu’entre différents garçons)
Par un autre point , vous visez à établir que l’Occident a été trop centrique de lui-même, qu’il aura trop voulu maîtriser la nature et qu’il en serait résulté le patriarcat et la misogynie.
Rien ne me gênerait du point de vue des finalités.
Mais je ne vois pas bien où vous démontrez ces relations de cause à effet.
Sans mieux démontrer que vous, je dirais que c’est plus précisément le mode de vie citadine, que c’est le principe de la cité qui est lié (oeuf ou poule c’est à voir) au patriarcat.
Et qu’une fois le principe de la cité installé, c’est pour subsister de la sorte que le garçon a inventé le concept de maîtrise -relative, il l’a toujours su- de la nature.
On pourrait, contrairement à moi, considérer que l’homme a d’abord voulu maîtriser la nature et qu’il s’en serait suivi les cités. C’est du reste la thèse la plus couramment soutenue par la science.
Je ne crois pas que la maîtrise relativer de la nature ait été le premier fantasme du garçon. Il me semble que les fantasmes du garçon sont allés d’abord à la gouvernance, au règne sur les autres.
(Même Edouard VIII, qui avait donné l’impression de renoncer à régner afin de pouvoir épouser Wallis Simpson, y avait surtout renoncé car être roi d’Angleterre ne permettait pas de gouverner. Or il tenait à diriger le pays vers un certain idéal, plutôt brun et peu parlementariste)
Je considère qu’avant les cités et donc la grégarisation, la nature « pourvoyait » suffisamment aux besoins d’un million de Terriens. Et qu’alors, certains trouvaient infiniment plux excitant de commander aux autres qu’à la nature.
Si l’on veut bien remarquer qu’en aucun cas Akhénaton et Louis XIV ne croyaient vraiment commander la nature et qu’ils ne s’en donnaient les grands air que pour mieux commander aux hommes, on rejoindra mon point de vue.
A mon sens c’est donc d’abord parce que certains garçons ont voulu commander aux autres garçons que sont apparues les cités puis la soi-disant maîtrise de la Nature
Ce serait donc au moment où il nous apparaissait de plus en plus clair que cette soi-disant maîtrise était vaine, que le patriarcat s’est en partie effondré. En partie seulement car le concept des cités reste intact. Quasiment personne ne le remt en cause. Le conept de chef perdure donc.
Le patriarcat avait atteint ses sommets lors du colonialisme. Mais ce dernier ayant montré assez clairement son grotesque, le Père qui le dictait s’est en partie effondré et la Mère a donc surgi sur la défaite du garçon-chef dont Franklin Roosevelt aurait été un des parangons.
Certes, dans le colonialisme, on entendait assez fréquemment le concept de maîtrise de la nature faite pour servir le destin de l’homme Blanc. Mais ce qu’on entendait bien davantage, c’était le rôle de Père supérieur que le Blanc comptait jouer auprès de tous les peuples infantilisés.
Colonialisme où il devenait alors nécessaire de faire ressortir que ce rôle de maître éducateur était une charge, un fardeau pour le Blanc. Cf Kippling. Pas une charge du point de vue écologique, non, une charge du seul point de vue du « progrès » des mentalités grâce à la civilisation occidentale incluant, accessoirement seulement, sa manière de gérer les ressources.
Père avant la mise en évidence du ridicule de la colonisation blanchiste ; Père déchu ensuite.
Déjà pendant le Directoire, délaissant les perruques, les garçons allaient à arborer des favoris abondants et s’appelaient lions (les femmes étant des léopards). Avec Murat, Louis-Philippe, François Joseph, Jules Ferry on a revu de plus belle cette allure de lion que les garçons voulaient avoir. Or un lion n’est pas là pour commander les nuages mais bien les êtres vivants qui le percevaient comme roi, donc les humains. (Ici, l’animal le plus souvent représenté devant les symboles de pouvoir était le lion alors qu’il n’y en a aucun en Europe)
Dès que le colonialisme s’est effondré par le ridicule, le garçon s’est rasé pendant que la femme a fait entendre sa voix en devenant couguar et en se surépilant (même les sourcils en 1960) ; Frida Khalo faisant alors figure d’ exception.
La « loi de la jungle » est une absurdité née de ceux qui tiennent à voir de la Loi partout.
Et réalité, il y a la Nature, puis la Loi inventée par le garçon, qu’il soit Archimède, Moïse, Mahomet, César ou Newton.
« »« »« »« A partir de là, la Nature n’était plus la « mère nourricière » mais l’ennemi qu’il fallait combattre, dominer, maitriser, aménager… La Nature devenant un objet extérieur : Il y avait l’homme dominant d’un coté, la nature, à son service, de l’autre. L’homme s’autoproclamant le propriétaire de celle-ci et la considèrant entièrement à sa disposition, il en est le maître, il détermine ce qui est « bon » et ce qui est « mauvais », ce qui est « utile » et ce qui est « nuisible » pour son seul profit… »« »« »« »"
Ce que vous dites là n’est donc pas faux mais c’est tronqué et stigmatisant. C’est vrai mais ce n’est pas toute la vérité. C’est assez complètement vrai pour certains hommes (Blancs si vous y tenez) mais pas pour tous.
Resterait à déterminer si le monde tel qu’il est aujourd’hui résulte de l’entreprise des seuls hyper prométhéens ou conquérants des garçons ou s’il résulte de la lutte entre eux et les plus naturalistes des garçons. Reste à déterminer si, en dépit de l’entreprise très forte des garçons, les filles ont joué un rôle modérateur ou pas.
Quand on observe certaines femmes on irait à trouver qu’elles auront tempéré le prométhéisme des garçons. Quand on en observe d’autres, on irait à trouver qu’elles les ont excités voire concurrencés. Elles sont assez souvent et assez naturellement dans le no-limite pour leurs fils. La reine Victoria qui régnait sur le tiers du Monde n’avait fait qu’encourager le prométhéisme du garçon. Je connais mal l’histoire de Nicolas Sarkozy mais le peu que j’en sais m’indique que c’est de sa mère qu’il tient la conviction que tout lui est permis.
Sans le démontrer, je dirais que 100% des êtres humains ont influencé et influencent encore sur l’allure du Monde. Tueurs, tués, bourreaux, victimes, gentils, méchants, durs, mous, garçons, filles, sauvages, civilisés, instruits et ignares, orpailleurs, entrepreneurs et paresseux, voleurs et agriculteurs, tous les êtres humains ont fait le Monde tel qu’il est.
Même les Diogène, même les cénobites, auront participé à faire le Monde.